La gestion d’entreprise, un bastion masculin qui résiste

La gestion d’entreprise, un bastion masculin qui résiste
La gestion d’entreprise, un bastion masculin qui résiste

Ils occupent de plus en plus de postes clés mais continuent de buter sur la dernière marche. Malgré une présence accrue de femmes dans les conseils d’administration, le monde de l’entreprise reste largement dirigé par des hommes. Les chiffres sont clairs. A l’échelle mondiale, selon un rapport du cabinet Deloitte couvrant près de 10 500 entreprises, 19,7 % des membres des conseils d’administration (BoD) étaient des femmes, en 2021, pour… 5 % parmi les directeurs généraux.

De son côté, la France a mis en œuvre la loi Copé-Zimmermann, qui impose, depuis 2011, un quota minimum de 40 % de femmes dans les conseils d’administration. Une façon de mettre le pied dans la porte. « Cela portera ses fruits sur le long terme », estime Diane Segalen, présidente du cabinet de conseil en recrutement Segalen + Associés. En 2021, la France comptait 43,2 % de femmes dans les conseils d’administration, selon Deloitte. Or, seuls trois sont actuellement à la tête d’une entreprise de l’indice phare de la Bourse de Paris, le Cac 40 (Catherine MacGregor chez Engie, Christel Heydemann chez Orange et Estelle Brachlianoff chez Veolia).

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Catherine MacGregor, directrice générale d’Engie. (Photo JP Gandul/EPA)

L’Allemagne, l’Espagne et l’Italie à la traîne

Il faut dire que le monde des affaires a longtemps été un bastion masculin. Première femme à présider l’influente Association française des entreprises privées (Afep), Patricia Barbizet, habituée des conseils d’administration du Cac 40, rappelait, en 2021, avoir « intégré une école de commerce la première année où étaient admises les filles ».

Aucun pays ne se distingue par son égalité professionnelle. En Allemagne, seule Belén Garijo, pour le laboratoire Merck, gère une société Dax, l’indice phare de la Bourse de Francfort. En Espagne, la grande majorité des entreprises de l’Ibex 35, l’équivalent ibérique du Cac 40, sont dirigées par des hommes, à l’exception d’Inditex (propriétaire de Zara) et de Santander, la première banque espagnole, présidées respectivement par Marta Ortega et Ana Botín. Quant à l’Italie, elle n’est guère mieux lotie et Giuseppina di Foggia, PDG du distributeur d’énergie Terna, est devenue, l’année dernière, la première femme à diriger un grand groupe public du pays.

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Ana Botin dirige la banque espagnole Santander. (Photo Juan Carlos Hidalgo/EPA)

« Les quotas sont un formidable accélérateur »

Parce que c’est une chose d’être présent dans les conseils d’administration, il faut quand même occuper des postes clés au sein du comité exécutif, étape nécessaire avant la direction. Ariane Bucaille, associée chez Deloitte, estime que « les quotas sont un accélérateur fantastique » mais, « si on constate une montée des femmes dans les comités exécutifs, c’est plutôt dans des fonctions comme les ressources humaines et le marketing », analyse-t-elle.

Pour y remédier, la France, pionnière en la matière, a adopté la loi Rixain, qui fixe un objectif d’au moins 30 % de femmes dans les instances de direction dès 2026, avant 40 % en 2029. Cette loi « favorisera certaines avancées. Mais c’est forcément lent, juge Ariane Bucaille. Nous ne devons pas relâcher nos efforts car (…) nous sommes loin du compte.»

 
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