À Pfäffikon, à 30 minutes de Zurich, environ 250 personnes ont manifesté samedi contre l’homophobie et l’intolérance. La raison : dans l’une des quatre écoles primaires de la ville, un enseignant homosexuel a été licencié suite à des plaintes de parents chrétiens intégristes, choqués par le contenu des cours d’éducation sexuelle, notamment l’évocation de la masturbation.
«Je suis ici aujourd’hui pour prendre position contre l’homophobie et pour montrer qu’il y a aussi des gens ici à Pfäffikon qui prennent position contre l’homophobie», a déclaré un manifestant. « Je suis ici parce que j’en ai marre de ces gens intolérants, de ces gens qui font pression sur notre société. On a évolué, on n’est plus au Moyen Âge ! » a protesté un autre participant.
Tout commence lors d’un cours obligatoire d’éducation sexuelle. Des parents d’élèves, religieux et conservateurs, se plaignent de prétendues consignes de se masturber à la maison. Des allégations sans fondement, selon la direction de l’école. Le professeur visé est par ailleurs ouvertement homosexuel, ce qui amplifie la polémique.
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La volte-face de la direction, une « erreur »
La direction défend d’abord son salarié avant de se retourner et de l’expulser. Sous la pression, l’école a reconnu cette semaine qu’il s’agissait d’une erreur.
« Des irrégularités ont été commises lors de la rupture du contrat de travail de cet enseignant et nous le regrettons profondément. Mais les raisons de la séparation sont bien plus complexes que ce qui est rapporté dans les médias», nuance toutefois Matthias Weckemann, responsable de la formation à l’école de Pfäffikon, sans donner plus d’explications.
L’école affirme toujours condamner l’homophobie et les tentatives de pression des parents. Des condamnations trop maigres et tardives pour les manifestants.
Les anciens collègues de l’enseignant licencié ont également exprimé leur incompréhension et leur solidarité. La direction a prévu une discussion dans 10 jours pour tenter de restaurer la confiance écornée.
Sujet télé : Michael Maccabez
Adaptation web : Julien Furrer
