Lors d’une conférence internationale organisée à Kigali, l’Afrique a identifié ses défis futurs : l’intelligence artificielle, la technologie quantique et l’Internet des objets. L’objectif? Instaurer un dialogue entre scientifiques, politiques et financiers, afin de préparer le continent à ces technologies de rupture.
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La nouvelle frontière technologique de l’Afrique
Intelligence artificielle (IA), Internet des objets (IoT) et technologies quantiques. L’Afrique a compris l’urgence d’adopter ces domaines d’innovation de pointe afin de générer de la valeur dans une économie mondialisée et numérique. Selon Rémi Quirion, président du Réseau international de conseils scientifiques gouvernementaux (INGSA) et leader scientifique du Québec, pour y parvenir, le continent est convaincu que sa véritable mine d’or réside dans sa jeunesse abondante qui constitue un levier précieux pour relever ces défis. .
Un bond en avant
Selon Quirion, certains pays africains comme le Rwanda investissent massivement dans les technologies quantiques. IBM a par exemple lancé un Quantum Challenge pour accélérer le développement de l’écosystème quantique sur le continent. Au Sénégal, d’importants investissements sont également en cours dans ce domaine. Ces projets reflètent l’ambition africaine de participer à la course mondiale au leadership technologique, et de ne pas être laissé pour compte dans cette nouvelle vague d’innovation.
L’IA, moteur stratégique pour l’éducation
La formation à la « culture numérique » pour les jeunes comme pour les moins jeunes est un domaine prioritaire pour le continent. Utiliser l’IA pour améliorer l’éducation apparaît donc comme un impératif stratégique. Les GAFAM étant prédominants dans ce domaine, l’enjeu sera de faire en sorte que l’IA ait des impacts positifs sur les sociétés, notamment en sensibilisant les jeunes et en montrant comment l’intelligence humaine peut aller encore plus loin avec l’IA. .
Le Rwanda est le premier pays africain à avoir investi massivement dans les infrastructures numériques. L’adoption rapide et généralisée des paiements mobiles en est une illustration révélatrice. Quirion considère cela comme une preuve que le continent pourrait voir émerger des « niches » de développement, où des chercheurs hautement qualifiés pourraient prospérer et construire une nouvelle économie de l’innovation soutenue par un financement adéquat.
Un espoir pour les chercheurs africains
Dans ce contexte, des organisations comme le réseau AIMS (Institut africain des sciences mathématiques), axé sur la recherche et les mathématiques, jouent un rôle clé dans le développement des talents locaux. Ce réseau a notamment recruté de nombreux expatriés qui entretiennent des liens forts avec les pays occidentaux, favorisant ainsi l’échange de connaissances et le développement de compétences à la pointe des avancées technologiques actuelles.
Des défis restent à relever
Malgré cette dynamique prometteuse, l’Afrique est encore confrontée à des défis importants pour réaliser pleinement son potentiel. Le risque de laisser de côté certaines populations, l’insuffisance des infrastructures numériques et l’accès limité au financement sont autant d’obstacles à surmonter. Par ailleurs, des questions éthiques se posent, notamment concernant l’utilisation de l’IA et la protection des données personnelles.
Le continent parviendra-t-il à transformer ces défis en opportunités et à assurer un développement stable et durable à l’ère du numérique ? La clé de l’avenir de l’Afrique réside peut-être, en fin de compte, dans sa capacité à cultiver, stimuler et libérer le potentiel de sa jeunesse. Quelle place l’Afrique occupera-t-elle dans les décennies à venir sur la scène mondiale de l’innovation technologique ?