Paris (awp/afp) – Les bourses mondiales sont dispersées jeudi, marquées par la décision de politique monétaire de la BCE, les déclarations peu accommodantes d’un membre de la Fed et la publication d’un indicateur d’inflation aux Etats-Unis.
A Wall Street, au lendemain d’une baisse des principaux indices boursiers, le Dow Jones perdait encore 0,30% vers 15H55 GMT, tandis que le S&P 500 était stable (+0,08%) et le Nasdaq montait de 0,56%.
En Europe, la Bourse de Paris a chuté de 0,27%, Francfort de 0,79% et Londres de 0,47%. A Zurich, le SMI recule de 0,26%.
“Les facteurs majeurs qui ont animé les marchés ces derniers mois” s’érodent et “depuis le début du deuxième trimestre le marché se cherche”, commente Raphaël Thuin, directeur des stratégies marchés de capitaux chez Tikehau Capital.
En effet, « le phénomène de désinflation est décevant aux Etats-Unis » et par conséquent, « les attentes de baisse des taux de la Fed ont radicalement changé », poursuit-il.
Alors que le marché anticipait en début d’année six baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) en 2024, il n’en attend plus que deux, repoussant même l’échéance de la première baisse de juin à septembre.
Peu après 14H00 GMT, le président de la Fed de New York, John Williams, a également contribué à la baisse des indices boursiers en déclarant que l’institution monétaire n’avait pas besoin de baisser les taux à court terme, et en ajoutant qu’il y avait “Encore du chemin à parcourir” pour que l’inflation américaine retombe jusqu’à l’objectif cible de 2%, explique Raphaël Thuin.
La veille, la publication de l’indice des prix à la consommation (IPC) en mars aux Etats-Unis avait surpris le marché avec une inflation s’établissant à 3,5% sur un an, alors que les économistes attendaient une accélération à 3,4% contre 3,2% en février.
A l’ordre du jour jeudi, le marché s’est tourné vers l’indice des prix de gros (PPI), qui mesure la hausse des prix côté producteur aux Etats-Unis. Si l’indice a grimpé en mars à son plus haut niveau depuis près d’un an, sur un mois toutefois, la hausse des prix de gros n’est que de 0,2%, contre 0,6% en février, alors que les analystes attendaient une hausse de 0,3%, selon le Consensus de Briefing.com.
En Europe, la nouvelle dominante est venue de la Banque centrale européenne (BCE) qui a annoncé qu’elle laisserait ses taux inchangés, pour la cinquième fois consécutive, retardant une éventuelle réduction en juin grâce à la forte baisse de l’inflation dans la zone euro. .
Avec une inflation de 2,4% en mars, la BCE est dans une position plus favorable que les Etats-Unis pour entamer un assouplissement de sa politique monétaire, les principales banques centrales occidentales poursuivant l’objectif de réduire l’inflation à 2%. .
Sur le marché des changes, la monnaie unique européenne perd 0,24% à 1,0717 dollar.
Enfin, Raphaël Thuin souligne que le marché révise également à la baisse “ses attentes en matière de bénéfices des entreprises” à la veille du début de la saison des résultats du premier trimestre qui sera inaugurée par JPMorgan Chase, Wells Fargo et Citigroup aux Etats-Unis.
Du côté du marché obligataire, les taux d’intérêt de l’Etat américain à 10 ans tendaient à 4,57% vers 15H50 GMT contre 4,54% à la clôture mercredi, le taux allemand pour la même maturité était à 2,46% contre 2,43% la veille.
Le sidérurgiste Thyssenkrupp au poste ___
Thyssenkrupp (-7,02%) a subi des ventes massives après des articles de presse faisant état de difficultés dans la réorganisation de sa division sidérurgique. Aucun plan de redressement ne sera présenté lors de la réunion prévue jeudi soir entre les représentants du conseil de surveillance et du directoire de la division déficitaire, indique le journal économique allemand Handelsblatt.
Le pétrole chute ___
Vers 15h50 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin, reculait de 0,50% à 90,03 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mai. , perd 0,81%, à 85,51 dollars.
Bitcoin a gagné 0,12% à 69 894 $.
AFP/RP
