Pourquoi nous constatons des valorisations élevées, mais pas de bulle spéculative

Pourquoi nous constatons des valorisations élevées, mais pas de bulle spéculative
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Toute hausse rapide des prix n’entraîne pas nécessairement une exagération donnant naissance à une bulle financière.

Au tournant du millénaire, les investisseurs ont afflué vers les actions Internet et ont poussé leurs prix à des niveaux insensés. Aujourd’hui encore, les signes semblent se multiplier sur les grandes places boursières, et les valeurs technologiques liées à la digitalisation et à l’intelligence artificielle sont à nouveau au centre de l’attention.

Il y a environ 25 ans, à l’époque de la bulle Internet et du nouveau marché, la situation boursière était d’une absurdité sans précédent. Les indicateurs éprouvés tels que l’observation des flux de trésorerie, l’évolution des bénéfices ou le taux d’endettement étaient dépassés. Les investisseurs qui s’y accrochaient étaient désespérés face aux valorisations énormes d’idées commerciales folles dont les chances de succès n’avaient jamais été testées sur le marché.

Des indicateurs tels que le taux de consommation de trésorerie – la vitesse à laquelle une entreprise pouvait dilapider ses liquidités – constituaient en revanche la référence pour un investissement.

Sur le Neuer Markt de la Bourse de Francfort, les faillites n’ont pas été aussi spectaculaires. Mais là aussi, près de 200 milliards d’euros d’argent des investisseurs ont été détruits à travers les start-up – ou comme on aime à le dire en bourse : l’argent n’a pas disparu, il a juste disparu ailleurs. Les bulles spéculatives sont indissociables de l’activité boursière. La première dans les temps modernes fut la vague de spéculation sur les bulbes de tulipes qui éclata en février 1637 en Hollande. Des exemples plus récents sont la bulle de l’argent des années 1970, dans laquelle les frères Hunt ont été fortement impliqués, la bulle immobilière japonaise des années 1980 et bien sûr la bulle immobilière américaine qui a éclaté en 2007, provoquant l’effondrement de la banque d’investissement Lehman Brothers et déclenchant une crise bancaire internationale et de la dette publique.

Mais toute hausse rapide des prix ne conduit pas nécessairement à une exagération donnant naissance à une bulle financière. Les signes infaillibles sont une hausse des valorisations qui n’est plus rationnellement compréhensible, une euphorie générale quant aux prétendues chances de s’enrichir rapidement en bourse et une forte augmentation de l’endettement. Aujourd’hui encore, les valorisations boursières ont considérablement augmenté. Mais on est encore loin des niveaux atteints par exemple lors de la bulle Internet de la fin des années 1990 (voir illustration). Aujourd’hui, le ratio cours/bénéfice (PER) de toutes les sociétés informatiques dont les actions sont cotées dans l’indice S&P 500 est de 40,9. En 2000, le P/E des sociétés informatiques de l’indice S&P 500 était de 73,4, soit presque le double du niveau actuel. Le rendement des capitaux propres des sociétés informatiques du S&P 500 est actuellement en moyenne de 29,8 %. En 2000, le rendement moyen des capitaux propres des actions informatiques du S&P 500 n’était que de 18,3 %.

Ratio cours/bénéfice (PER) des actions de l’indice S&P 500 et du sous-indice S&P 500 IT, en 2000 et actuellement, respectivement.

Source : Bloomberg.

Sur les dix dernières années, depuis 2014 – la valeur pour 2024 étant basée sur une estimation des acteurs du marché – le cash-flow libre a été multiplié par 2,5 pour le S&P 500 et par 4,5 pour les « Sept Glorieuses ». » qui tirent particulièrement le marché à la hausse (Apple, Amazon, Alphabet, Meta, Microsoft, Nvidia et Tesla). De ces chiffres, nous ne déduisons pas une surévaluation générale du marché boursier en tant que tel, mais plutôt le constat que de nombreuses entreprises sont déjà tellement valorisées que la marge de manœuvre des prix s’est réduite. C’est pourquoi nous investissons de manière très sélective dans des entreprises présentant un modèle économique convaincant et une valorisation attractive.

Ce faisant, nous intégrons dans nos réflexions la possibilité d’une baisse des prix, éventuellement soudaine, sur les marchés boursiers. Ce n’est cependant pas notre scénario principal et nous préférons profiter des phases de faiblesse pour augmenter nos positions en bourse à des prix d’achat plus avantageux.

 
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