Derrière chaque bracelet pakistanais, des dizaines de petites mains

Derrière chaque bracelet pakistanais, des dizaines de petites mains
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Les bracelets en verre enfilés par des poignées sont un incontournable de la mode pakistanaise et des célébrations de la fin du Ramadan. Derrière ces bijoux se cachent d’habiles artisans verriers et de délicats brodeurs.

Il faut souvent plus de dix artisans pour confectionner un de ces bracelets en verre nés d’un four chaud avant d’être décoré de perles, d’entrelacs de fils brodés ou de tissus cousus de pierres flashy.

“Quelle que soit la mode, quand on s’apprête à sortir, sans bracelet, notre tenue n’est pas complète”, explique Talat Zahid, 42 ans, qui s’affaire à décorer les bracelets qu’elle va vendre cette semaine. pour l’Aïd el-Fitr, la célébration qui termine le jeûne du Ramadan. Elle leur proposera entre 150 et 1 000 roupies la dizaine, soit entre 50 centimes d’euro et près de 3,5 euros.

“Même sans aucun autre bijou, avec ces seuls bracelets, vous obtenez une tenue complète”, explique-t-elle à l’AFPTV.

Partout au Pakistan, sur les étals des marchés, des rangées de bracelets de toutes les couleurs éblouissent les badauds, principalement des femmes, qui se précipitent pour déceler le moindre défaut ou l’accessoire d’origine – au meilleur prix possible dans un pays où plus d’un tiers des habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Mais la capitale du « churi », nom ourdou de ces bracelets de verre, est Hyderabad, au sud-est du Pakistan, connue pour ses fours et ses ateliers de broderie qui font vivre des centaines de milliers d’hommes. , les femmes et les enfants.

Un seul four peut produire jusqu’à une centaine de bracelets en une heure en enroulant un ruban de verre en fusion sur un cylindre immergé dans un four.

Sans ventilateur

Un exploit réalisé sous une chaleur accablante, avec des coupures de courant fréquentes et un soin extrême pour ne jamais casser les anneaux minces.

“Nous travaillons sans ventilateur car si nous l’allumions, cela éteindrait notre feu, mais plus il fait chaud, plus nous travaillons lentement”, explique Sameer, 24 ans, à l’AFP.

Il a repris le métier de son père – pour moins que le salaire minimum d’environ 100 euros par mois – mais de plus en plus d’ateliers ferment à Hyderabad, où le « churi » a été introduit en 1947 par les musulmans ayant fui Firozabad en Inde lors de la partition.

“Le gouvernement augmente trop vite le prix de l’essence et les taxes”, accuse Mohammed Nafis, propriétaire d’un atelier. Résultat, explique ce quinquagénaire à l’AFPTV, “au lieu de se développer, on a de moins en moins de travail” et les artisans se retrouvent au chômage en pleine saison, quelques jours avant l’Aïd al-Fitr.

Saima Bibi est active toute la journée. Et lorsque ses trois enfants rentrent de l’école, ils l’aident à coller, coudre et broder des petites pierres brillantes sur les bracelets que son mari a confectionnés dans son atelier de verrerie.

Ces « churi », dit-elle, « passent entre de nombreuses mains avant d’être prêts » et vendus sur les marchés pakistanais.

Là où ils trouveront forcément preneur, veut croire M. Nafis, car “sans bracelet, la vie est bien vide”.

 
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