Dans le négoce de matières premières, la fête continue

Dans le négoce de matières premières, la fête continue
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Bénéfice record pour Trafigura

Gunvor a annoncé mercredi un bénéfice net de 1,25 milliard de dollars (sur un chiffre d’affaires de 127 milliards de dollars) pour 2023. Fin mars, Vitol a annoncé un chiffre d’affaires de 400 milliards de dollars (sans dévoiler son bénéfice) . Totsa, un autre groupe genevois, a enregistré un bénéfice net proche de 3 milliards de dollars et Louis Dreyfus un bénéfice de plus d’un milliard de dollars. Celui de Trafigura grimpe à 7,4 milliards et celui de Glencore à 4,3 milliards.

Des résultats pas forcément meilleurs qu’en 2022, mais qui confirment la tendance à la hausse constatée depuis trois ans. Des performances (hormis celles de Glencore, basée à Zoug) qui ont aussi, du côté de Genève, largement contribué aux excédents fiscaux ces dernières années et aux baisses d’impôts.

« Pour le négoce de matières premières, 2023 a été une année de rééquilibrage. Les chaînes d’approvisionnement, les prix des matières premières, la volatilité et la croissance économique ont commencé à se normaliser après les chocs de 2022 », estimait le cabinet Oliver Wyman dans une analyse de mars.

L’essor des méthaniers

“La croissance des marchés des matières premières a attiré une vague de nouveaux entrants – commerçants, fonds, banques, mineurs, raffineurs axés sur la technologie – créant une offre supplémentaire de liquidité et de gestion des risques”, selon le cabinet McKinsey, dans un rapport publié le 4 avril. Il y voit « une évolution positive » car il existe de nombreuses nouvelles forces susceptibles d’accélérer la transition énergétique.

Les évolutions sont particulièrement rapides sur le front du gaz. Sur les 635 méthaniers en activité dans le monde, une centaine ont été lancés ces trois dernières années, et leur nombre total devrait dépasser celui des méthaniers d’ici 2028, note McKinsey.

Les marges ont diminué mais l’exercice 2023 se classe au deuxième rang des bénéfices du secteur, avec une croissance soutenue depuis 2018, note le consultant. Les traders ont accumulé des réserves de liquidités comprises entre 70 et 120 milliards de dollars au cours des cinq dernières années, selon le cabinet Oliver Wyman.

Des sanctions aussi

Ces réserves ont permis d’augmenter la masse salariale (le salaire annuel moyen des salariés de Vitol était de 785 000 dollars en 2022, selon le Temps Financier) et multiplier les acquisitions, voire payer des amendes.

Lire aussi : Au sein du négociant pétrolier genevois Gunvor, la corruption était « de nature systémique »

Fin mars, Trafigura a payé 127 millions de dollars dans le cadre d’un accord avec la justice américaine pour corruption au Brésil datant d’une dizaine d’années. Deux semaines plus tôt, Gunvor avait été contraint de régler 660 millions de dollars suite à une affaire de corruption en Équateur.

Côté commerces, Vitol a acquis cet hiver, pour 1,7 milliard d’euros, le groupe italien Saras, qui possède une raffinerie en Sardaigne. Gunvor a racheté en décembre une usine à gaz espagnole au groupe BP.

Lire aussi : Corruption au Brésil : Trafigura plaide coupable devant la justice américaine

Le mois dernier, Mercuria, un autre groupe genevois, a investi 500 millions de dollars dans un nouveau fonds, baptisé « Silvania », dédié aux solutions climatiques. Trafigura a acquis les activités européennes de Greenergy, un fournisseur de carburant, et Louis Dreyfus a absorbé un exportateur de café brésilien.


Trafigura annonce le départ de deux cadres supérieurs

José Maria Larocca, directeur exécutif de Trafigura, prendra sa retraite en septembre et Christophe Salmon, son directeur financier, en juin, a annoncé vendredi le trader dans un communiqué. Ces départs interviennent dans un contexte de profits records mais aussi de chocs. L’entreprise a été victime d’importantes fraudes au nickel au cours des deux dernières années.

Jose Maria Larocca fait partie des trois premiers de l’entreprise, aux côtés du PDG Jeremy Weir et de l’ancien COO Mike Wainwright, au cours de la dernière décennie, depuis le décès de Claude Dauphin, le fondateur de l’entreprise. l’entreprise. Christophe Salmon, ancien banquier chez BNP Paribas, a rejoint le groupe en 2012 et en a été le directeur financier pendant près d’une décennie. Il sera remplacé par Stephan Jansma, l’actuel directeur financier de l’entreprise pour l’Asie-Pacifique.

 
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