Une start-up finance des travaux de rénovation énergétique contre une quote-part de votre maison

Une start-up finance des travaux de rénovation énergétique contre une quote-part de votre maison
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Une facture avec plusieurs zéros. C’est souvent ce qui attend les propriétaires qui entreprennent de gros travaux de rénovation énergétique. Isolation, chauffage, remplacement des menuiseries…

« Alors deux solutions se présentent généralement : soit vous payez cash, soit vous empruntez », précise Hervé Degrève, qui en propose une troisième avec la start-up qu’il a cofondée. Vasco finance ce fameux projet à la condition… de prendre « un morceau de la maison ».

Exemple avec ce qui va bientôt se passer chez Pierre*, propriétaire d’un vaste pavillon « 180 m² » à Compiègne (Oise). « Nous l’avons acheté l’année dernière et avons réalisé que l’isolation de notre toiture était une catastrophe. En octobre, il faisait au maximum 17°C à l’étage en chauffant”, explique-t-il qui a donc décidé de se lancer dans “l’isolation thermique par décarrelage”.

Avec le changement de « trois, quatre lucarnes » et « quelques travaux annexes », l’estimation est « à 40 000 euros ». Une somme que Vasco paiera intégralement. En échange, le couple, parents de quatre enfants, acceptait de céder un pourcentage de leur maison. « Pour nous, c’est environ 12 % », estime le quadragénaire, qui devra bientôt formaliser tout cela chez le notaire.

Hervé Degrève, Sébastien Prot et Mathieu Guerchoux (de gauche à droite), les trois co-fondateurs de « Vasco ».-Vasco

« Pour définir notre part, nous faisons d’abord expertiser la maison par un expert immobilier avant de proposer un prix au propriétaire, libre de l’accepter ou non », poursuit Hervé Degrève. « Nous regardons ensuite quel pourcentage représentent les travaux que nous finançons par rapport à la valeur de la maison et nous appliquons un facteur de 1,3. »

Dans le cas de Pierre, son bien était estimé à « 455 000 euros » pour un devis rénovation énergétique de 40 000 euros. Soit 8,7% de la valeur de la maison x 1,3 = 11,4%. « Dans un cas plus simple, si on finance 30 000 pour un bien estimé à 300 000 euros, on en détient 13 %, simplifie l’entrepreneur qui ne voudrait surtout pas que ses clients potentiels aient peur des calculs. Pas plus que cette future copropriété.

“Ils gardent 100% de l’usage de leur maison”

« Ils gardent 100 % de l’usage de leur maison et nous ne recevons rien du tout. C’est comme le chantier : on peut conseiller les artisans mais on n’est pas du tout maître d’œuvre », poursuit le co-fondateur basé à Bordeaux avec ses deux associés, Sébastien Prot et Mathieu Guerchoux. Ou un trio qui a fait connaissance « grâce à des amis » et qui apporte chacun ses compétences. Les deux premiers grâce à leur expérience entrepreneuriale et le troisième grâce à son parcours en finance.

Ce dernier aspect est important car la start-up a besoin de trouver de l’argent. Comment est-il payé exactement ? « Nous avons levé 1,5 million d’euros grâce aux investisseurs et nous facturons des frais de gestion », explique Hervé Degrève. Dans le cas de Pierre, c’est 3 000 euros.

«C’est un système assez vertueux»

Mais Vasco compte bien sûr aussi sur ses « parts » de maisons pour se financer à long terme. Pour cela, deux possibilités : soit le propriétaire vend et la start-up récupère le pourcentage qui lui est dû ; soit le propriétaire rachète la fameuse part cédée. “Nous signons pour dix ans et nous avons la possibilité, contre un pourcentage encore multiplié par 1,3, de nous engager pour encore dix ans”, ajoute le cofondateur, sans vouloir évoquer d’éventuelles procédures contentieuses. Les statistiques lui donnent raison. En France, la durée moyenne de possession d’un bien immobilier varie entre huit et dix ans.

« C’est un système assez vertueux, estime Pierre. « En théorie, ma maison va prendre de la valeur grâce aux travaux et en plus, j’économiserai de l’énergie. Le tout sans avoir à payer de mensualités supplémentaires. Je trouve leur plan bien pensé», ajoute-t-il, sans éprouver de ressentiment envers le fait que ses biens ne lui appartiennent pas entièrement. « C’est le cas de beaucoup de Français, mais c’est la banque qui possède une partie de leurs biens ! »

Lancée au printemps 2023, la start-up a réalisé « cinq projets d’un montant d’environ 45 000 euros » et « une vingtaine sont prêts à être signés ». Elle est en train de se développer avec ses « trois premiers salariés arrivés en avril ». « Nous avons une utilité sociale et environnementale », conclut Hervé Degrève.

*Pour des raisons de confidentialité, son prénom a été remplacé.

 
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