En Equateur, les méthodes opaques du commerçant Gunvor, accusé de corruption

En Equateur, les méthodes opaques du commerçant Gunvor, accusé de corruption
Descriptive text here

Il y a quatre ans, le géant suisse du négoce Gunvor avait été reconnu coupable de corruption lors de l’attribution de contrats pétroliers en Côte d’Ivoire et au Congo-Brazzaville. Aujourd’hui, l’entreprise est impliquée dans une affaire similaire en Équateur. L’ONG suisse Public Eye a même révélé le 18 mars 2024 de nouveaux documents inédits qui démontrent que des collaborateurs de Gunvor auraient participé à la corruption de responsables équatoriens.

La justice s’intéresse depuis plusieurs années au cas Gunvor en Équateur. Le 1er mars 2023, le commerçant suisse a même été condamné à une amende de quelques millions de dollars à Genève, mais aussi aux Etats-Unis, à 661 millions de dollars.

Entre 2013 et 2020, l’entreprise est accusée d’avoir versé des pots-de-vin de plusieurs millions de dollars à des responsables équatoriens pour obtenir des barils de pétrole à bas prix. Dans une enquête passionnante, l’ONG suisse Public Eye retrace les circuits complexes utilisés pour corrompre les fonctionnaires. Elle a obtenu des documents inédits qui montrent l’implication directe d’un haut dirigeant du trader suisse.

Tout a commencé en 2009. A l’époque, l’Équateur était très endetté. Petroecuador, la compagnie pétrolière d’État, signe ensuite un contrat avec d’autres sociétés publiques étrangères. Petroecuador obtient des prêts à des taux très élevés qu’elle rembourse en livrant des barils de pétrole. Les accords sont souvent déséquilibrés, puisqu’entre 2009 et 2016, Quito a livré cinq fois plus de pétrole que nécessaire pour rembourser ses dettes, soit un déficit de 5 milliards de dollars.

Lire aussiEquateur : reprise de l’exploitation du gisement d’Ishpingo en Amazonie après son blocage

13 millions de dollars versés à un responsable équatorien

Mais lorsqu’elle a conclu un accord avec PTT International Trading, c’est bien Gunvor qui en était à l’origine. Selon l’ONG Public Eye, l’entreprise suisse aurait injecté des fonds pour garantir les prêts. En échange, grâce à sa société écran, le commerçant obtient du pétrole à très bas prix. Cette société écran a également permis de verser allègrement des pots-de-vin à plusieurs responsables équatoriens, indispensables à la mise en place de ce détournement de fonds. Plus de 13 millions de dollars par exemple pour l’unique responsable du commerce international chez Petroecuador.

Et pour garantir la bonne exécution du deal, cette fameuse société écran a même été recommandée par un très haut dirigeant de Gunvor. Dans une lettre publiée par Public Eye, il salue le « fiabilité ” de la compagnie. À ce jour, il est toujours en poste à Genève.

Lire aussiAmazonie équatorienne : 6 300 barils de pétrole déversés dans une réserve environnementale

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Faut-il identifier les cas de réapprovisionnement à l’épicerie ? – .
NEXT La vie, la ville | Solar Uniquartier à Brossard : la vie urbaine grâce au REM