Le jour de deuil toujours mis en avant

Le 28 avril, plusieurs organismes québécois soulignent le Jour de deuil, une journée internationale de commémoration à la mémoire des personnes blessées ou décédées à la suite d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle.

En 2023, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) a observé une baisse importante des lésions professionnelles par rapport à 2019, soit celle précédant la COVID-19. En effet, le nombre d’accidents du travail, excluant ceux attribuables à la COVID-19, a diminué de 11 % par rapport au chiffre d’avant la pandémie.

Plus précisément, l’année dernière, 84 984 personnes ont été victimes d’un accident du travail et 10 699 travailleurs ont contracté une maladie professionnelle. Cela représente une diminution respectivement de 9.695 et 2.087 cas par rapport à 2019. Au total, 95.683 accidents du travail ont été enregistrés en 2023, soit une diminution considérable de 11.782 par rapport à 2019. Ces statistiques excluent les 18.662 accidents attribuables au COVID-19 enregistrés en 2023.

Concernant les décès, 210 décès sont à déplorer au total en 2023, soit une augmentation de 20 décès par rapport à 2019, mais une diminution de 6 décès par rapport à 2022. Au cours de l’année 2023, 73 personnes ont perdu la vie lors d’un accident du travail, soit une augmentation de 4 décès par rapport à 2022. Par ailleurs, 137 personnes sont décédées des suites d’une maladie professionnelle, soit une diminution de 10 cas par rapport à l’année précédente.

Cette année, lors de ses activités de communication liées au Jour de deuil, la CNESST a utilisé la vidéo pour illustrer son message. Des publicités ont été diffusées sur les réseaux de masse, numériques et sociaux. La période de diffusion s’est étendue du 8 au 28 avril. De plus, pour l’occasion, les drapeaux du Québec à l’Assemblée nationale ainsi qu’au siège social de la CNESST seront mis en berne le même jour.

Pour sensibiliser à cette journée importante, la CNESST invite la population québécoise à consulter jourdedeuil.com.


Hommage et inquiétude

En ce jour de deuil, le service de santé au travail de la santé publique et le service de prévention, santé et sécurité au travail du Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches (CISSS-CA) ont également commémoré ceux qui ont perdu la vie, ont été blessés, tombés malades ou vécus des tragédies à cause de leur travail.

L’établissement rappelle que selon la CNESST, 10 travailleurs sont décédés à la suite d’un accident du travail entre le 1er janvier 2021 et le 31 décembre 2022, en Chaudière-Appalaches. En outre, 34 travailleurs sont décédés des suites d’une maladie professionnelle.

« Nous souhaitons également renouveler notre engagement à améliorer et à protéger la santé des travailleurs sur leur lieu de travail tout en prévenant les blessures, les maladies et les décès évitables. La prévention doit guider toutes nos actions en milieu de travail. Chaque travailleur a droit à un environnement de travail sain et sûr. Nous vous invitons à profiter de chaque occasion pour parler de santé et sécurité au travail avec vos collègues, partenaires ou collaborateurs. C’est ensemble que nous pouvons agir pour éliminer les risques menant à des décès et des blessures survenant dans l’exercice quotidien du travail », affirme le CISSS-CA dans un communiqué.

De son côté, le syndicat de la construction CSD s’est dit consterné d’apprendre que le nombre de décès, d’accidents et de maladies professionnelles dans le secteur de la construction « ne s’améliore pas, année après année ».

En 2023, 68 ouvriers du bâtiment ont perdu la vie au travail, contre 57 en 2022. Les décès dans le secteur de la construction représentent 32 % du total des décès sur le lieu de travail en 2023, tandis que les ouvriers du bâtiment représentent environ 5 % de la main-d’œuvre employée.

Pour CSD Construction, la prévention « est le nœud du problème ». Le syndicat rappelle qu’il réclame depuis des années la mise en place d’équipes volantes, “indépendantes des patrons”, pour assurer une prévention plus efficace dans le secteur du BTP.

« Nous avons une fois de plus la preuve que les employeurs, responsables de la santé et de la sécurité, ne protègent pas adéquatement les femmes et les hommes qui travaillent pour eux. Il s’agit d’un grand pas en avant en matière de prévention, et nous ne croyons pas que la réforme en santé et sécurité du travail menée par Jean Boulet soit suffisante. Nous espérons que le lourd bilan de 2023 sensibilisera tous les partenaires de l’industrie à l’importance de la prévention », a conclu Carl Dufour, président de CSD Construction.

 
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