Les zones grises d’Europlasma, repreneur d’affaires en série et seul candidat au sauvetage de Valdunes

Les zones grises d’Europlasma, repreneur d’affaires en série et seul candidat au sauvetage de Valdunes
Descriptive text here
>>
Le PDG d’Europlasma, Jérôme Garnache-Creuillot, sur le site industriel des Forges de Tarbes, le 9 novembre 2023. SÉBASTIEN ORTOLA/REA

D’un symbole de souveraineté industrielle à un autre. Après avoir racheté en 2021 Les Forges de Tarbes, dernier fabricant français de corps creux pour obus de 155 millimètres (ceux du canon César), le groupe Europlasma a officiellement déposé, le 28 février, la candidature au rachat du dernier fabricant français de roues ferroviaires de Valdunes. et des essieux, situés dans le Nord, avec le soutien de l’État. Le tribunal de commerce de Lille doit rendre sa décision mercredi 20 mars.

Europlasma étant seul candidat, son offre, après des mois sans perspectives pour l’entreprise en redressement judiciaire et ses 309 salariés, a été accueillie avec soulagement dans le Nord et par le ministère de l’Industrie, malgré les 131 suppressions de postes annoncées. « Sans l’effort public, personne n’aurait repris cette entreprise, mais, pour pouvoir aider, l’État a besoin d’un acteur privé qui croit au projet et qui soit prêt à mettre de l’argent. » nous précisons au Ministère de l’Industrie.

Europlasma s’est engagé à investir 15 millions d’euros sur trois ans – et l’État à lui prêter jusqu’à 15 millions d’euros – pour continuer à fabriquer des roues (mais plus des essieux), promettant, à moyen terme, de le faire dans une perspective carbone- voie libre grâce à la construction d’une unité de production d’énergie à base de combustibles solides de récupération et d’un parc solaire.

« L’outil industriel nécessite de toute urgence des investissements »

Un projet ambitieux pour un groupe fragile. Spécialisée dans le traitement et la valorisation des déchets dangereux, elle a échappé de peu à la liquidation judiciaire en 2019, comme sa filiale Inertam à Morcenx (Landes), et n’a repris depuis que des entreprises en difficulté (Les Forges de Tarbes, Les Forges de Gerzat [ex-Luxfer]à Clermont-Ferrand, ou Satma Industries, en Isère).

Depuis Tarbes, c’est avec circonspection que les salariés des Forges voient Europlasma jouer le rôle de sauveur. Eux qui, depuis des mois, ne cessent d’alerter sur la situation de leur usine, à travers des débrayages, des lettres au préfet et au ministre, dans la presse, et même à l’Assemblée nationale, grâce au relais des députés (LFI) Sylvie Ferrer. (Hautes-Pyrénées) et Aurélien Saintoul (Hauts-de-Seine). « L’outil industriel nécessite d’urgence des investissements, et nous nous interrogeons sur la capacité financière du groupe Europlasma à assurer cet effort de mise à niveau », » a encore écrit, le 11 mars, le comité social et économique (CSE) de l’usine dans une lettre adressée à Sébastien Lecornu, ministre des Armées.

Il vous reste 78,9% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Un groupe d’extrême gauche explique le vandalisme commis à Northvolt
NEXT légère baisse de son actif net réévalué par action