en panne, sa voiture électrique reste bloquée dans son jardin pendant quatre ans

en panne, sa voiture électrique reste bloquée dans son jardin pendant quatre ans
en panne, sa voiture électrique reste bloquée dans son jardin pendant quatre ans

” Un miracle ! », s’est exclamé cet habitant de Saint-Georges-de-Didonne. Denis Barbezat a dû se frotter les oreilles à plusieurs reprises lorsqu’il a reçu, mercredi 10 janvier, un appel téléphonique de Citroën lui annonçant que sa Méhari électrique allait être démontée fin janvier. La surprise a été à la hauteur des attentes. Le véhicule est stationné, en panne, à son domicile depuis quatre ans. Le compteur est resté bloqué à 4 000 kilomètres depuis 2019. « Pendant tout ce temps, il n’a pas bougé d’un pouce », souligne son ex-propriétaire. Ce temps est celui de la justice pour résoudre un litige entre le vendeur de la voiture d’un côté, le vendeur des batteries de l’autre, et l’acheteur au milieu.

Pourtant, l’histoire avait bien commencé. « Je voulais une petite voiture agréable à conduire pour de courts trajets », se souvient Denis Barbezat. La version électrique de la mythique Méhari, lancée en 2016, a retenu son attention. Cabriolet, il conviendra très bien. Cet ancien masseur kinésithérapeute de la polyclinique Saint-Georges a rapidement conclu cet achat plaisir pour 15 124 euros après déduction d’une aide gouvernementale de 6 000 euros. Parallèlement, un contrat de location longue durée de batteries électriques a été signé avec Bluecar, filiale de Bolloré, pour un loyer mensuel de 79 euros TTC. Il ne se doute donc pas que ce coup de cœur va tourner au cauchemar.

Le début des ennuis

Six mois plus tard, une première panne survient. Le Saint-Georgeais laissera sa E-Mehari pendant deux semaines au garage. Quelques mois plus tard, recommencez. Cette fois, l’automobiliste reste bloqué en pleine rue sans pouvoir manœuvrer. «La voiture s’est arrêtée sans raison. » Encore un passage au garage avant un troisième épisode pour un problème de charge de batterie. Encore une fois pris en charge par Citroën, le véhicule doit être récupéré par Denis Barbezat à son retour de vacances. « Sauf que personne ne savait où il se trouvait. Après quelques recherches, j’ai appris qu’il avait été transféré dans un atelier spécialisé près de Bordeaux où il est resté sept semaines. »

Un ou deux mois après l’intervention, l’intéressé constate que « la batterie de traction se charge de moins en moins jusqu’à ne plus charger du tout ». Denis Barbezat l’a fait constater par huissier de justice le 9 septembre 2019. Depuis cette date, la voiture ne circule plus et une bataille judiciaire s’engage pour savoir pourquoi ce jouet supplémentaire a fait boum. Et surtout de déterminer où se situent les responsabilités, le concessionnaire automobile pour la voiture et Bluecar pour les batteries se renvoyant la balle.

Qui est responsable ?

Un expert judiciaire est désigné qui constate que « dans son état actuel le véhicule est totalement inutilisable ». Aucune solution amiable n’a cependant été trouvée entre les parties. L’affaire, qui est entre les mains du tribunal judiciaire de Saintes, a connu des avancées significatives… début septembre 2023 avec un jugement rendu qui condamne le vendeur de la voiture à payer la somme de 15 124 euros à l’acheteur avec obligation de récupérer le véhicule par ses propres moyens et à ses frais. La société Bluecar est condamnée à payer la somme de 869 euros. Les deux hommes sont également condamnés conjointement à rembourser les frais de justice à Saint-Georgeais. Sans parler du mal.

La victime a reçu les sommes dues et les a provisionnées. Le concessionnaire souhaite faire appel du jugement considérant, entre autres, que « la démonstration de l’existence d’un défaut sur le véhicule n’a en aucun cas été rapportée par l’expertise judiciaire et que l’impossibilité actuelle d’en utiliser est la conséquence directe de la panne de la société Bluecar et de la batterie. Aujourd’hui, Denis Barbezat a acheté une autre voiture, mais thermique. Il est actuellement devenu allergique à l’électricité.

La fin du modèle

Automobiles Citroën et les sociétés du groupe Bolloré, dont Bluecar, ont développé ensemble une nouvelle version électrique de la Méhari équipée d’une batterie LMP (Lithium-Métal-Polymère), une technologie innovante du groupe Bolloré. Sur le bon de commande, l’achat du véhicule de Denis Barbezat n’incluait pas la batterie qui était fournie par Bluecar dans le cadre d’un contrat de location. Ces batteries LMP ne tolèrent pas la charge rapide et nécessitent une connexion constante au réseau pour être maintenues en température. Lancée en 2016, la E-Mehari n’a finalement pas trouvé son public et a mis un terme à son parcours en 2019.

 
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