À Chaumont-sur-Loire, 5 artistes révèlent la beauté fragile et captivante de la nature

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Les paysages meurtris d’Edward Burtynsky

Études africaines, vue de l’exposition Edward Burtynsky au Domaine de Chaumont-sur-Loire, 2024 © E. Sander

« Si chaque année Chaumont-Photo-sur-Loire est pour nous l’occasion d’attirer l’attention des visiteurs sur le caractère précieux et fragile de la nature, cette édition souligne la nécessité d’une prise de conscience rapide à l’échelle planétaire des dangers terrifiants qui menacent la planète. Terre », explique Chantal Colleu-Dumond, conservatrice de Chaumont-Photo-sur-Loire et directrice du domaine. Pour sa troisième participation à l’événement, Edward Burtynsky présente African Studies, une série d’images prises en Afrique ces dix dernières années, du désert du Namib aux salines du Sénégal, en passant par le lac Logipi, un lac soda au Kenya. Présentées en grand format, ces photos aériennes révèlent comment l’industrie transforme les paysages naturels et les dommages que l’homme a causés à la planète.

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Des décors inspirés des forêts d’Indonésie par Laurent Millet

Des décors inspirés des forêts d'Indonésie par Laurent Millet

Hespérides series, 2023, presented in Laurent Millet’s exhibition at the Domaine de Chaumont-sur-Loire, 2024 © Laurent Millet, courtesy Galerie Binome, Paris

Dans les galeries supérieures du château, Laurent Millet présente des visions de la forêt tropicale d’Indonésie, transformées en ravissants brocarts. L’artiste a réalisé des tirages à la gomme bichromate, un procédé d’impression photographique ancien obtenu par couches successives de gomme arabique et de pigments bleu et or. Ces images dorées font ressortir la lumière entre les feuillages luxuriants et font notamment allusion au jardin mythologique des Hespérides, lieu réservé aux dieux et interdit aux humains. Dans une deuxième série de photogrammes où Laurent Millet joue avec les végétaux, les motifs végétaux décoratifs et le format des panneaux évoquent également la tradition des paravents japonais.

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La forêt radioactive de Letizia Le Fur

La forêt radioactive de Letizia Le FurLa forêt radioactive de Letizia Le Fur

Décoloration, vue de l’exposition Letizia Le Fur au Domaine de Chaumont-sur-Loire, 2024 © E. Sander

Dans la galerie Porcupine, Letizia Le Fur montre des images inquiétantes de Tahiti où la couleur a disparu. Dans Décoloration, le photographe a supprimé le bleu turquoise des lagons, le vert de la forêt et le rouge des hibiscus pour laisser place à un monde qui semble couvert de cendres. D’une riche palette de gris, il crée un effet de dépôt sur le feuillage pour rappeler “la mémoire puissante des essais nucléaires français qui marquent le sol terrestre et résonnent encore dans l’esprit des Polynésiens”, a expliqué Letizia Le Fur lors du vernissage. Chaque photo illustre ce paradis perdu, silencieux et dépourvu de toute forme de vie animale ou humaine, comme si une bombe avait suspendu le temps.

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Les paysages enneigés de Tokyo de Jens Liebchen

Les paysages enneigés de Tokyo de Jens LiebchenLes paysages enneigés de Tokyo de Jens Liebchen

System, présenté dans l’exposition de Jens Liebchen au Domaine de Chaumont-sur-Loire, 2024 © Jens Liebchen

L’Asinerie du Domaine abrite les paysages hivernaux de Jens Liebchen. Dans la tradition picturale japonaise, le photographe anthropologue allemand a immortalisé les pins noirs du Kokyo Higashi Gyoen, le parc du palais impérial de Tokyo, recouverts d’un manteau blanc. Sans astuce ni artifice, Jens Liebchen a photographié ces arbres hors du temps lors d’une tempête de neige. Cependant, quand on regarde de plus près les œuvres, on aperçoit des voitures garées en arrière-plan et quelques silhouettes de gratte-ciel à travers le blizzard. Seules protagonistes de cet écrin planté au cœur de la capitale japonaise, cette nature façonnée par l’Homme représente pour l’artiste bien plus qu’une simple vision poétique : « cette série montre comment la société japonaise fonctionne en groupe, l’individu ne peut pas dire beaucoup, commente Jens Liebchen. Les jardiniers contrôlent l’emplacement des arbres et manipulent la croissance des troncs, des branches et des feuilles pour obtenir ce qui est considéré comme une forme parfaite. »

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Les noirs profonds de Nicolas Bruant

Les noirs profonds de Nicolas BruantLes noirs profonds de Nicolas Bruant

Tanzania, Tarangire, Baobabs, 1987, presented in Nicolas Bruant’s exhibition at the Domaine de Chaumont-sur-Loire, 2024 © Nicolas Bruant

Certains l’appellent « le Pierre Soulages de la photographie ». Nicolas Bruant présente dans la galerie basse de l’aile est du château plusieurs grands formats d’arbres, venus des quatre coins du monde. Des baobabs de Tanzanie aux palmiers de Maurice, en passant par la forêt de Compiègne, le photographe met en valeur le caractère expressif de ces plantes, utilisant des noirs profonds et denses où naît la lumière. En évitant les anecdotes, Nicolas Bruant met en lumière la fragilité du monde dans des photos intemporelles.

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Chaumont-Photo-sur-Loire

Chaumont-Photo-sur-LoireChaumont-Photo-sur-Loire

Dunes de sable #1, Sossusvlei, Désert du Namib, Namibie, 2018 © Edward Burtynsky, avec la permission de Flowers Gallery, Londres

7th edition of Chaumont-Photo-sur-Loire, Domaine de Chaumont-sur-Loire, 41150, Chaumont-sur-Loire, from November 16, 2025 to February 23, 2026

 
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