Flavien Prat écrit l’histoire. Pour la première fois dans l’histoire d’American Turf, un jockey français termine en tête de liste (classement par gains) et c’est Flavien Prat, qui fut l’artisan de cet exploit en 2024. Auteur d’une année exceptionnelle avec 230 succès (1 040 partants), il a brillé dans de nombreux Groupes I, mais c’est bien lors de la Breeders’ Cup qu’il a assuré le titre de « Champion Jockey » grâce à ses succès, associés à Sierra Leone (Classique) et Moïra (Poliche et jument gazon). Avec 37 274 176 $ de gains (36 214 843 euros) en 2024, il termine 1er et aura, en prime, battu le record de Jerry Bailey (55 victoires) dans les « Graded Stakes » (l’équivalent des principales courses européennes).
Christophe Lemaire, en « or ». Pour la 7e fois, en 2024, Christophe Lemaire a remporté la Récolte d’Or japonaise, se succédant, après ces titres obtenus en 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021. Interrogé en août, le tricolore espérait un 7e titre, mais il l’a été. puis au coude à coude avec Yuga Kawada, et nous a dit qu’il ferait de son mieux pour obtenir environ 180 succès, ce qui devrait lui assurer le titre. Avec 176 victoires, le crack jockey de 45 ans, vivant au Japon depuis une dizaine d’années, avait raison. “On dit souvent qu’il est difficile d’atteindre le sommet, mais qu’il est encore plus difficile d’y rester. il s’est confié dans nos colonnes. Les années passent mais j’arrive à conserver mon statut.»
« Facteur » à son apogée. Après avoir affronté des champions comme Paddington et Grand Rocher en 2023, Facteur à cheval Ils ont finalement remporté leur Groupe I bien mérité en commençant leur saison 2024 par un triomphe dans un Dubai Turf très compétitif à Meydan (en mars). Face à un peloton qui avait attiré le tenant du titre Seigneur Nord“l’Appleby” en forme, Mesuré Tempsjaponais Faire Diable et le vétéran de Ballydoyle, Luxembourgil a offert à son entraîneur Jérôme Reynier et à son jockey Maxime Guyon une victoire inoubliable.
Goliath, Hercule. Goliath a été le cheval dont on a le plus parlé en 2024, grâce à son impressionnante victoire dans les King George VI and Queen Elizabeth Qipco Stakes, l’Arc anglais, à Ascot. Le pensionnaire de Francis-Henri Graffard devance le futur lauréat du Prix de l’Arc de Triomphe, Bas-bleu par deux longueurs et quart. Pour la deuxième fois de l’année, un hongre français s’impose dans une épreuve phare à l’étranger et son nouveau copropriétaire américain John Stewart ne tarde pas à relancer le débat concernant l’ouverture du Prix de l’Arc de Triomphe aux hongres.
Et aussi Calandagan pour Francis Graffard. La fin du meeting de Royal Ascot approchait et la formation française n’avait pas encore brillé… jusqu’au 21 juin 2024, date à laquelle le champion Calandagan s’élançait dans les King Edward VII Stakes (gr.II) sur 2 400 mètres, pour l’entraînement de Francis-Henri Graffard et sous la selle de Stéphane Pasquier. Perdant de peu dans les Champions Stakes (Mesure) sur 2 000 mètres (le cheval «c’est mieux à 2 400 mètres » comme son mentor l’avait indiqué) et face au géant Ville de Troie dans les International Stakes (en août), le protégé de SA Aga Khan est débarrassé de son grand rival en 2025… Il sera très difficile de le recoller sur une distance classique et le King George sera sûrement son objectif…
Lazzat, ce guerrier. Certainement encouragé par le succès de Facteur ChevalJérôme Reynier continue de parcourir le monde, cette fois avec Goût. Unique et premier partant français depuis des années en Australie, l’élève de Nurlan Bizakov se rend au départ du Golden Eagle à Sydney, une course à 10 M$ AUS (environ 6 M€). Monté par Antonio Orani, le 3 ans n’est battu que d’une demi-longueur par l’Anglais Lac Forêtentraîné par William Haggas. Il repart, avec près de 1,3M€ de dotations pour cette deuxième place.
Le choc pour Ramatuelle. Ramatuelleentraînée par Christopher Head, était une valeur sûre du Breeders’ Cup Mile à Del Mar. L’annonce selon laquelle elle n’avait pas reçu le feu vert des vétérinaires sur place après un TEP (qui montrait des signes de remodelage osseux) fut un grand choc pour son entourage et ses fans. Elle était cependant loin d’être la seule absente, puisque plus d’une vingtaine de concurrents, dont Ylang Ylang (de l’écurie d’Aidan O’Brien), ont été griffés par les « vétérinaires ». Ce fut une grosse déception, mais son prix de vente de 5,1 M$ (environ 4,9 M€ dépensés par Coolmore) a sans doute permis de faire oublier cette mauvaise expérience.
Les pulls tricolores à l’honneur. Nous y avons cru jusqu’à franchir le dernier obstacle, mais finalement, Il est français a dû perdre dans une très bonne édition du King George VI Chase à Kempton. Le pensionnaire de Noel George & Amanda Zetterholm nous a enthousiasmé, et ce fut surtout un grand plaisir de le voir retrouver la meilleure forme après des ennuis de santé. des cavaliers français, comme Doux Davidcoaché par Gabriel Leenders ou Bleu de jaisformés par David Cottin, nous ont rendus très fiers de leurs succès à Cheltenham en novembre et décembre.
La triple couronne d’Al Ghadeer. Étiqueté, le Frankel Chevaux arabes par son partenaire Christophe Soumillon, Al Ghadir (6 ans) a été exceptionnel en 2024 en remportant haut la main la triple couronne des pur-sang arabes (HH The Amir Sword sur 2400 mètres/ Qatar International Stakes sur 1600/ Qatar Arabian World Cup sur 2000). Formé par François Rohaut de Pau, qui le décrit comme «cheval parfait et cheval de toute une vie», c’est un champion extraordinaire et il semble plus fort que jamais pour conquérir une éventuelle deuxième Triple Couronne en 2025 (ndlr, exploit jamais réalisé). Il reste sur 10 succès et a remporté, à ce jour, 8 Groupes I.
Tourné 6 au Japon par Cristian Demuro. C’est un exploit qui sera peut-être passé un peu inaperçu au cours de cette année 2024, mais il n’en reste pas moins qu’obtenir une note de 6, pour un jockey étranger (sous licence provisoire au Japon) est quelque chose d’exceptionnel. En effet, dimanche 27 octobre à Tokyo, Cristian Demuro a remporté six épreuves (il a également pris deux deuxièmes places) et deux semaines plus tard, il a remporté la Coupe Reine Elisabeth II (gr.I avec Superbe Rose). PAR ARSÈNE ABITBOL ET LIZ PRICE