mouetteLe ballon part pour un voyage symbolique de 80 jours jusqu’à l’inauguration du Centre Jules Verne à Forest.
Ainsi, Michel Dircken entend inaugurer ce qu’il imagine comme « un centre culturel inspiré de Jules Verne ». Celui-ci sera situé chaussée de Neerstalle, près de la place Saint-Denis, dans l’ancien cinéma Roma. «Je l’ai acheté à titre privé», explique celui qui est également conservateur du Musée d’art fantastique de Saint-Gilles. L’institution insolite d’American Street est connue, entre autres, pour son célèbre défilé d’Halloween. « Le lieu était exploité depuis 1933 par les frères Rham, propriétaires de plusieurs salles à Bruxelles. Il comptait 500 places. Elle ferma en 1960. On sait très peu de choses sur cette histoire même si j’ai retrouvé quelques affiches attestant de son existence. Mais il n’y a pas de photo de l’intérieur. L’idée est de recréer cette ambiance cinéma de quartier car les gens se déplacent moins vers le centre qu’il y a quelques années.
“Rien à voir avec le punk”
Mais le cinéma ne reviendra pas comme le Nautilus revenant de vingt mille lieues sous les mers. “Il n’y aura pas de fauteuils”, souligne Michel Dircken. “Il s’agira plutôt d’une salle culturelle, organisée comme un cabaret, où se dérouleront spectacles et projections, avec des tables pour prendre un verre lors de séances thématiques.” Lors de l’inauguration en mars 2025, une exposition sera consacrée à Alice Guy, la première femme réalisatrice. « Ce sera la plus grande exposition jamais montée sur ce précurseur, avec des photos, des archives… »
S’y tiendra également le prochain Festival Steampunk, qui réunira les fans costumés dans un style mêlant mode victorienne et science-fiction. L’événement s’articule autour de ce mouvement culturel postulant que la technologie de la vapeur, centrale dans l’œuvre de Jules Verne, n’a jamais été surpassée. « Mais il sera rebaptisé « Verne Feest ». Parce que les gens ne comprennent pas vraiment le terme « steampunk », qui est difficile à saisir. Ça fait un peu peur aux curieux qui croient encore qu’il va y avoir des groupes de rock : mais, ça n’a rien à voir avec le punk.”
La première montgolfière
Le 24 mars, le ballon dévoilé subrepticement le 4 janvier à Saint-Gilles se posera également sur la route de la Neerstalle pour marquer le coup. « C’est une réplique du premier avion des frères Montgolfier lors de leur vol en 1783 », explique son pilote Philippe Nieuwland. « Il a été conçu par Patrick Libert à Court-Saint-Étienne. C’est un ballon de prestige pour notre club, qui nous permet d’être invités aux réunions. Sa forme est plus fine que celle d’une montgolfière habituelle, ressemblant à des ballons de compétition qui montent et descendent plus rapidement. C’est une petite machine de 2100m2, mais son enveloppe est relativement lourde», explique l’Etterbeekois. « Elle pèse 160kg, pour 80 à 90 en général. Cela est dû aux décorations qui sont cousues sur sa toile bleue ». Et téléportez-la au 18ème siècle.
mouettePour vous rendre à Bruxelles, vous avez besoin d’une autorisation délivrée par le contrôle aérien. Il nécessite qu’un transpondeur soit détectable à tout moment depuis Zaventem.
Le ballon panier a évidemment une place particulière dans l’esthétique vernienne. « La Fédération française de l’aérostation a également publié une épaisse publication concernant les liens entre Jules Verne et la montgolfière », informe le pilote. Qui ne décollera plus pour l’inauguration à Forest. « Pour voler vers Bruxelles, il faut une autorisation délivrée par le contrôle aérien. Cela nécessite qu’un transpondeur soit détectable à tout moment depuis Zaventem, ainsi qu’une radio joignable par Skeyes. Un sésame extrêmement rare. « Nous l’avons obtenu en 2015 pour marquer la naissance de notre ballon aux couleurs nationales. L’idée était de décoller du Parc Royal. Avec instructions pour voler à Waterloo. Malheureusement, le vent soufflait vers Koekelberg. Nous n’avons donc jamais décollé.
Tout le contraire de Phileas Fogg, héros vernien emblématique du « Tour du monde en 80 jours ».