L’année théâtrale qui s’achève aura été riche en émotions, faisant passer les spectateurs du rire aux larmes, les provoquant à une profonde réflexion, ou leur accordant un moment de répit simple – mais doux, loin de leurs soucis quotidiens. Qu’elles soient traditionnelles ou musicales, voici 10 productions qui auront marqué 2024, chacune à sa manière.
Tootsie
MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI
Le réalisateur Alexis Pitkevicht a signé une lettre d’amour irrésistible à Broadway avec le spectacle Tootsiejetant ainsi les bases d’une carrière très prometteuse. Avec ses gags colorés, ses chorégraphies captivantes et la présence d’un José Dufour franchement étonnant en tête d’affiche, cette comédie musicale – toujours à l’affiche à Montréal, d’ailleurs – est sans doute à l’image de son titre la plus marquante : Irrésistible.
La cage folle
TOMA ICZKOVITS
Une escalade de plumes et de paillettes, un délicieux texte 100% québécois et surtout un Alex Perron absolument fabuleux : la nouvelle version de La cage folle s’est rapidement imposé comme le spectacle le plus drôle apparu au Québec depuis très, très longtemps. Et ça tombe bien : la pièce sera présentée dans la vieille capitale en janvier avant de revenir à l’Espace St-Denis de Montréal le mois suivant.
Serveuse
Photo courtesy Marie-Andrée Lemire
Les attentes étaient grandes pour le grand retour de Marie-Ève Janvier à la comédie musicale. Et le chanteur n’a en aucun cas déçu, bien au contraire ! – en enfilant l’uniforme de Jenna, une serveuse coincée dans un mariage sans amour trouvant du réconfort dans sa cuisine. Un spectacle drôle et touchant, dont les échos et les chants continuent de résonner à nos oreilles.
Chimérique
Photo Danny Taillon fournie par Duceppe
C’était comme un coup de poing dans le sternum qu’on a reçu Chimérique l’hiver dernier. Le réalisateur Charles Dauphinais a livré sur la scène du Théâtre Duceppe un thriller politique captivant, porté par 12 interprètes brillants et parfaitement incarnés. Un véritable coup de génie, en effet.
Titanesque
Marie-Andrée Lemire photo fournie par le Centre Segal
Véronique Claveau nous a émerveillés – et nos oreilles ! – cette année en se glissant dans la peau de Céline Dion pour les besoins de la comédie musicale Titanesque. Un spectacle délicieusement irrévérencieux, parfois cru et vulgaire, mais toujours incroyablement divertissant.
Le boulevard
Photo David Ospina fournie par le Théâtre du Rideau vert
Ce n’est rien de moins qu’un tour de force qu’Alexandre Lagueux a réalisé cet automne sur la scène du Théâtre du Rideau vert, offrant soir après soir une performance digne des plus grands du Monde. Le boulevard. Profondément incarné, attachant et vulnérable, l’acteur a donné vie à ce spectacle tantôt hilarant, tantôt émouvant, dans lequel un jeune homme « différent » est abandonné par sa mère à son 18ème jour.e anniversaire.
Jamais, toujours, parfois
Photo David Ospina fournie par le Théâtre du Rideau vert
Disons-le sans détour : nous avons été profondément émus par cette adaptation québécoise de l’œuvre phare du répertoire de la dramaturge australienne Kendall Feaver. Et c’est en grande partie grâce aux performances grandioses de Lauren Hartley et Annick Bergeron, d’une vérité troublante dans la peau d’un duo mère-fille éprouvé par la maladie mentale.
La Ménagerie de Verre
Photo gracieuseté de Victor Diaz Lamich, fournie par le Théâtre Denise-Pelletier
Il est possible de dépoussiérer un classique sans le dénaturer. Nous en avons eu la preuve sur la scène du Théâtre Denise-Pelletier cette année, avec une relecture de La Ménagerie de Verre habilement traduit et réalisé respectivement par Fanny Britt et Alexia Bürger. Tennessee Williams en aurait été fier.
La femme qui a fui
Photo Yves Renaud, fournie par TNM
La vie incroyable de Suzanne Meloche a été récemment transposée sur les scènes du Théâtre du Nouveau Monde où elle a été particulièrement bien servie, tant par le talent de Catherine De Léan que par la mise en scène audacieuse d’Alexia Bürger. Bref, nous avons offert le cadre parfait au texte, tantôt âpre, tantôt poétique – mais toujours divin – d’Anaïs Barbeau-Lavalette.
Incendies
Photo Danny Taillon provided by Théâtre Duceppe
Un mot pour décrire Dominique Pétin dans la pièce Incendies? Majestueux. L’actrice a su valoriser encore davantage le propos de Wajdi Mouawad – déjà redoutable et puissant en soi – grâce à son interprétation impeccable de cette femme aux droits et à la dignité bafoués, victime de viol et d’une violence indicible.