Terre-Neuve-et-Labrador compte la plus forte proportion de diagnostics de cancer colorectal au monde, selon un professeur de génomique et de bioinformatique.
Le professeur Touati Benoukraf et son équipe de l’Université Memorial comparent les tissus sains aux tissus cancéreux et analysent de grandes quantités de gènes à la recherche des causes du cancer colorectal et des traitements possibles.
Malheureusement, à Terre-Neuve, nous avons le taux le plus élevé, non seulement au Canada, mais dans le monde.
dit-il.
Une possible vulnérabilité
Le chercheur soupçonne un effet fondateur
qui frappe généralement des populations de faible densité génétique, par exemple sur une île. Un groupe là-bas peut être plus vulnérable à une maladie particulière.
C’est une des raisons pour lesquelles je m’attaque ici à cette maladie. Il est important pour moi de travailler sur ce fléau local.
Le professeur part de l’hypothèse que les cas de cancer colorectal à Terre-Neuve reposent sur des prédispositions génétiques plutôt que sur le mode de vie.
Touati Benoukraf est professeur de génomique et de bioinformatique à l’Université Memorial et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en bioinformatique en médecine personnalisée.
Photo: Touati Benoukraf
Au Canada, le nombre de diagnostics de cancer colorectal est en baisse.
Selon la Société canadienne du cancer, près de 25 000 personnes recevront ce diagnostic en 2024, soit environ 10 % des diagnostics de cancer cette année-là.
À Terre-Neuve-et-Labrador, près de 640 personnes ont reçu un diagnostic de cancer colorectal cette année et 280 en mourront, selon le directeur de la surveillance de l’association. Jennifer Gillis.
Les jeunes de plus en plus touchés
La baisse du taux d’incidence concerne majoritairement les personnes âgées tandis qu’elle augmente chez les plus jeunes.
note l’épidémiologiste.
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Les tumeurs peuvent se loger dans l’intestin.
Photo : iStock / ChrisChrisW
Jennifer Gillis estime que l’augmentation du dépistage a réduit le taux de cancer colorectal chez les personnes âgées de 50 ans et plus, mais n’explique pas l’augmentation des diagnostics chez les plus jeunes.
Près de la moitié des cancers colorectaux pourraient être évités.
Pour prévenir le cancer colorectal, docteur Gillis recommande de poser des questions sur les antécédents familiaux, de signaler les changements corporels à votre médecin et de participer au dépistage des personnes âgées de 50 à 75 ans.
Touati Benoukraf conseille de pratiquer une activité physique, de limiter la consommation d’alcool et de tabac et d’avoir une alimentation saine.
D’après des informations fournies par Sarah Antle, CBC