C’est une histoire vraie mais peu connue racontée dans le film « Messagers de guerre », qui arrive ce vendredi sur Netflix. Le long métrage de l’acteur et réalisateur Tyler Perry nous plonge, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, dans l’Amérique de la ségrégation, en 1945. Et il met en lumière l’incroyable aventure du bataillon 6888, composé uniquement de femmes noires, qui ont réalisé l’impossible. : livrer, en moins de six mois, le courrier en retard des troupes américaines au front.
C’est l’épouse du président Roosevelt, Eleanor, alertée par les familles des soldats, qui a la première eu l’idée de demander à ces femmes de mettre fin au blocage des lettres. Ils reçoivent d’abord une formation spécifique sur une base dans l’État de Géorgie. Puis traversée de l’Atlantique sur un bateau, direction Glasgow, dans des conditions difficiles.
Des dizaines de milliers de lettres de soldats et de familles
Arrivés au Royaume-Uni, ils furent hébergés à Birmingham, où des dizaines de milliers de lettres de soldats et de familles, qui ne parvinrent jamais à destination pendant le conflit, étaient stockées dans des hangars. L’état-major a (enfin) compris que ne pas avoir de nouvelles de ses proches pouvait nuire au moral des troupes.
Nous leur donnons six mois. Il n’en faudra que trois pour mener à bien cette mission jugée impossible par les militaires. Le succès est notamment dû à la poigne et à l’énergie du major Charity Adams, qui commande le bataillon, incarné par Kerry Washington, impressionnant dans le film. Après ce premier succès, les postiers traversent la Manche pour une nouvelle mission de répartition des arriérés de courrier à Rouen.
Jamais présenté dans les récits de la Seconde Guerre mondiale
Dans cette fiction, on voit les obstacles de toutes sortes, moqueries, railleries, mépris, que ces femmes ont dû surmonter. Leurs conditions de logement sont médiocres, dans des immeubles non chauffés, bien pires que celles de leurs collègues masculins.
Le film montre bien leur quotidien dans cette tâche périlleuse. On les voit vivre au rythme des bombardements. Ils doivent subir des pertes. Nous suivons particulièrement un groupe de femmes, dont chacune a sa propre histoire.
Léna, surtout, tente de se remettre difficilement de la disparition de son fiancé, mort au front. On les voit gagner en confiance et refuser les injustices en tenant tête à l’état-major.
Cette fiction, un peu trop emphatique et caricaturale, manque de finesse, mais séduit par l’image soignée. Il a aussi le mérite de raconter le parcours de ces femmes, jamais mis en avant dans les récits de la Seconde Guerre mondiale.
Drame américain de Tyler Perry avec Kerry Washington, Ebony Obsidian, Milauna Jackson… (2h10). Sur Netflix.