l’essentiel
La comédienne Marilou Aussilloux créera « La Pie Voleuse » au Théâtre de Narbonne le samedi 14 décembre. La Narbonnaise partage l’affiche avec Ariane Ascaride et Jean-Pierre Darroussin. Entretien.
Vous avez tourné à Marseille le dernier film de Robert Guédiguian, dont l’avant-première aura lieu le 14 décembre à Narbonne. Comment s’est passé ce tournage ?
Ce fut un tournage fabuleux, une des plus belles expériences que j’ai vécues car Robert Guédiguian travaille « en famille ». Il y a la même équipe technique et le même groupe d’acteurs depuis des années : Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan, Grégoire Leprince-Ringuet… Ils m’ont accueilli chaleureusement et m’ont immédiatement inclus dans leur aventure collective. C’était très beau, c’était une aventure artistique mais aussi humaine… à Marseille ! Il dit que Marseille est devenu un personnage principal de ses films.
Pourquoi vous avons-nous appelé ?
Robert Guédiguian m’a vu jouer dans « Sous le tapis », de Camille Japy, et lors de l’avant-première du film, il a découvert mon travail et m’a dit qu’il l’aimait beaucoup et qu’il avait envie de travailler dessus. Je pense qu’Ariane Ascaride jouait la petite fée, on s’entendait vraiment bien dans les plans précédents.
Quelle est l’histoire ?
Ce film est l’histoire de Maria, interprétée par Ariane Ascaride, une employée de maison pour personnes âgées. Bénéficiant d’une retraite anticipée ridicule, il est dans le besoin et commence à voler les gens. De là surgissent une série d’aventures, car ces vols seront découverts. J’incarne sa fille et je tombe amoureux du fils d’un des braqués, c’est le fils de Darroussin, Grégoire Leprince-Ringuet. C’est une histoire de secrets, de mensonges, avec tellement d’amour dans tous les personnages.
Comment définiriez-vous la « patte » de Robert Guédiguian ?
J’ai un souvenir très fort avec l’équipe, tant avec les comédiens qu’avec les techniciens, la costumière, la maquilleuse… Je me souviens encore de la fête du début du tournage avec un boule de pétanque géant à Marseille. Même l’ambiance du tournage est à elle seule un film guédiguien ! En tant qu’actrice, j’ai vécu une nouvelle expérience, car il fait beaucoup confiance aux acteurs, il prend peu de plans dans chaque scène et laisse la caméra tourner : j’ai pu faire comme si c’était mon histoire. Cette confiance nous apporte beaucoup.
Où en êtes-vous dans votre carrière ?
J’ai trois films qui sortent cette année, le drame policier « Little Jaffna », de Lawrence Valin, présenté en avant-première à la Mostra de Venise, et « L’amour, c’est surcoté », de Mourad Winter. J’ai joué au Théâtre de la Colline dans « Terrasse », une pièce écrite par Laurent Gaudé sur les attentats de novembre 2015. Pour moi, ce fut une consécration ! Le spectacle est très fort et j’ai toujours rêvé de jouer dans ce théâtre.
Alors?
Depuis janvier, je joue au théâtre de l’Athénée, dans « Seule comme Maria », une pièce inspirée de ma vie, écrite avec Théo Askolovitch. Je suis seul sur scène pour la première fois. C’est l’histoire d’une jeune actrice qui rencontre Maria Schneider et trouve des points communs avec elle. C’est une pièce brillante, drôle et touchante : ils ont des blessures en commun. J’ai envie d’écrire depuis longtemps et ça me fait plaisir de voir que c’est possible, j’ai envie de continuer. Une année très riche m’attend car, après le théâtre, je débuterai de nouveaux tournages en mars 2025. Je suis heureux de retourner travailler à Narbonne, où j’étais en résidence au théâtre grâce au metteur en scène Fabien Berges. C’est très important pour moi de retourner dans ma ville.