Le British Museum de Londres s’est montré mardi ouvert à un “partenariat à long terme” avec Athènes sur les frises du Parthénon, dont le gouvernement grec réclame la restitution, suggérant une solution à un différend historique.
L’annonce de la création du musée londonien, où ces vestiges antiques sont exposés depuis plus de deux siècles, intervient le jour de la visite du Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis à Londres, où il a rencontré son homologue britannique Keir Starmer.
“Les discussions avec la Grèce pour un ‘Partenariat du Parthénon’ sont en cours et constructives”, a déclaré un porte-parole du musée dans un communiqué.
Le prêt est la solution qui semble privilégiée. Chaque année, quelque 1 400 objets font l’objet de prêts à long terme du musée à des institutions partenaires.
“Partage”
“Nous pensons que ce type de partenariat à long terme trouverait le juste équilibre entre le partage de nos plus beaux objets avec des publics du monde entier et le maintien de l’intégrité de l’incroyable collection que nous abritons au musée”, a ajouté le British Museum.
Une Source gouvernementale grecque a indiqué, après la rencontre entre les deux Premiers ministres, que Londres ne « ferait pas obstacle » à un retour des frises du Parthénon à la Grèce si un accord était trouvé entre Athènes et le British Museum.
Avant sa visite au Royaume-Uni, Kyriakos Mitsotakis, ardent partisan d’un retour de ces trésors archéologiques vieux de quelque 2.500 ans, s’était dit “fermement convaincu” que les marbres du Parthénon reviendraient à Athènes.
Selon lui, la question n’est pas « si » ils retourneront dans leur ville d’origine mais « quand ».
Mais, a-t-il répété ces derniers jours, la possible résolution de cette épineuse question, qui empoisonne les relations bilatérales de longue date, inquiète le gouvernement grec et le musée britannique.
Les deux Premiers ministres n’ont pas indiqué s’ils avaient discuté mardi de ce long différend.
Downing Street avait affirmé avant l’interview que les frises du Parthénon n’étaient « pas à l’ordre du jour de Keir Starmer ». Et le bureau du Premier ministre britannique a indiqué que les discussions avaient porté sur l’immigration, le soutien à l’Ukraine et un cessez-le-feu à Gaza.
Le gouvernement britannique a indiqué qu’il n’avait pas l’intention de « modifier la loi pour permettre » un retour des frises à Athènes : une loi britannique de 1963 interdit au musée d’effectuer des restitutions.
Mais interrogé sur un éventuel prêt des marbres du Parthénon, un porte-parole de Downing Street a indiqué que « ces décisions appartiennent entièrement au British Museum ».
La Grèce est déterminée à récupérer son patrimoine. Un retour à Athènes de cet ancien trésor exposé dans l’un des plus grands musées du monde depuis 1816 constituerait une victoire politique incontestable pour le leader conservateur.
Réunions privées
Dans cette optique, Kyriakos Mitsotakis a mené avec son chef de la diplomatie, George Gerapetritis, des « réunions privées » avec des responsables du British Museum, dont son directeur George Osborne, à « deux ou trois reprises » cette année, selon la télévision britannique SkyNews.
Le gouvernement travailliste de Keir Starmer semble plus enclin à écouter la demande grecque que son prédécesseur, le conservateur Rishi Sunak.
Ce dernier avait infligé un camouflet diplomatique à M. Mitsotakis en annulant à la dernière minute une réunion prévue il y a un an, au cours de laquelle le dirigeant grec entendait aborder la question.
« Pillage » ou « acquis légalement »
Les autorités grecques, qui réclament depuis des décennies la restitution de ces précieuses frises détachées du Parthénon, soutiennent qu’elles ont fait l’objet d’un « pillage » orchestré en 1802 par Lord Elgin, ambassadeur britannique auprès de l’Empire ottoman.
Mais Londres affirme que les sculptures ont été « acquises légalement » par Lord Elgin, qui les a vendues au British Museum.
Au Royaume-Uni, où selon un sondage YouGov de 2023, une majorité de Britanniques est favorable à la restitution, les opposants craignent un effet domino qui verrait les demandes de plusieurs pays s’accumuler.
Au sommet de l’Acropole, le Parthénon est un temple construit au Ve siècle avant JC en hommage à la déesse Athéna.
Le nouveau Musée de l’Acropole, inauguré en 2009, a réservé un espace pour abriter les frises du Parthénon au sol où sont recréés les quatre côtés du temple. Les frises exposées à Londres ont été remplacées par des moulages.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats/afp