Mardi 3 décembre, une rencontre a eu lieu à Strasbourg entre des journalistes de Charlie Hebdo et des lycéens de 14 établissements du Grand-Est. L’objectif était de finaliser la création d’un Charlie Hebdo Grand-Est entièrement réalisé par des lycéens, 10 ans après les attentats de 2015. Bientôt imprimé, le journal sera distribué à partir du 7 janvier 2025.
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La première rencontre entre les journalistes de Charlie et des lycéens a eu lieu le 1ET Octobre à Metz. Comme dans une conférence de rédaction classique, il s’agissait alors d’élaborer les bases de ce projet de magazine. C’est à ce moment-là que les étudiants décident de ce qu’ils publieront : des interviews et des dessins pour parler de l’attentat de 2015, une double page sur l’égalité femmes-hommes, un article sur la montée de l’extrême droite en Europe ou encore un argumentaire pour expliquer la caricature. aux enfants.
Deux mois plus tard, c’est l’heure de la fermeture, dernière étape avant l’impression de ce numéro unique de Charlie Hebdo, réalisé par des lycéens venus de 14 localités disséminées dans le Grand-Est. Ce numéro spécial paraîtra dix ans seulement après le massacre qui a décimé la rédaction de l’hebdomadaire satirique à Paris.
Trois ateliers ont été organisés pour animer la journée dans les locaux de la région Grand-Est à Strasbourg. Avec Riss, le très protégé directeur de la rédaction de Charlie, d’autres journalistes, caricaturistes et secrétaires de rédaction de Charlie Hebdo ont également fait le déplacement. Aux côtés des étudiants, les professionnels ont évoqué le harcèlement, la laïcité, l’égalité femmes-hommes ou encore Donald Trump. Ils en ont profité pour peaufiner les dessins, les interviews et les podcasts.
Marie a apprécié cette expérience : « C’est bien qu’on soit sensibilisé à ce sujet, de savoir comment des gens qui avaient 6 ans à l’époque l’ont vécu. Ce projet nous permet désormais de renforcer notre esprit critique, pour nous aider à grandir.”se réjouit le lycéen.
“La liberté d’expression est quelque chose de fondamental”, ajoute Radfarda, 16 ans, également en première année. “Pouvoir dire ce que l’on veut, pouvoir s’exprimer et dire non aux politiques, certains pays n’ont pas ce droit et c’est absolument catastrophique.” Les deux filles conviennent cependant qu’il doit y avoir des limites à la liberté d’expression. “Il ne faut pas blesser les gens”prévient Marie.
Riss, qui était l’un des survivants de l’attaque de Charlie, est habitué à ce genre de rencontres. Régulièrement sollicité par les collèges et les universités, a-t-il déclaré « C’est rassurant de voir qu’ils (les jeunes, ndlr) veulent s’intéresser, qu’ils posent des questions. Ils ont de l’inspiration, ils veulent dire des choses”.
L’occasion aussi de le faire savoir aux jeunes “Charlie ne fait pas que dessiner, c’est aussi un journal avec des reportages et des enquêtes”explique le directeur éditorial de Charlie. Dessins animés et informations, « les deux sont essentiels »ajoute Riss.
Le numéro spécial de ce Charlie Hebdo Grand-Est sera imprimé le 16 décembre à Toul. Le 6 janvier, la publication sera présentée aux lycéens et des expositions dédiées au journal seront organisées. La commémoration de l’attaque aura lieu dans les lycées le 7 janvier, en même - que la distribution du journal réalisé par les lycéens.