“L’humour n’a pas de genre”

“L’humour n’a pas de genre”
“L’humour n’a pas de genre”

Pour nous parler de son projet Chamouxland, Camille Chamoux n’a pas choisi n’importe quel endroit. Niché au coeur du XIe arrondissement de Paris, le Palais de la Femme est un établissement de l’Armée du Salut qui accueille depuis 1926 des femmes ayant besoin d’un hébergement d’urgence.

« Quitte à louer un lieu pour une conférence, je préfère qu’on redonne l’argent à quelqu’un qui le réinvestira intelligemment. Prenons l’argent là où il est et mettons-le là où il est nécessaire. » Avec cette concentration prononcée dans sa voix rauque mais enjouée, l’actrice de 46 ans plante le décor. Même si elle refuse de revendiquer une quelconque étiquette, toutes ses actions semblent orientées vers le féminisme.

« Mon seul plan de carrière est d’essayer de contribuer à l’évolution des modèles féminins » , elle continue. Comprenez : elle n’accepte ou n’écrit que des rôles qui participer à une modernisation des stéréotypes féminins. Même lorsqu’il s’agit d’incarner le personnage sauvage et nu de Chataléré dans les comédies de Jonathan Cohen, La flamme et La torche .

De la tragédie aux spectacles comiques

Si le grand public, notamment les plus jeunes, a pu découvrir les facéties de l’artiste dans cette courte série à succès, Camille Chamoux n’en est pas à son coup d’essai dans le genre. Théâtre, cinéma, one-woman-show, télévision… L’artiste écrit et interprète depuis longtemps des rôles très variés. « J’aurais pu être journaliste ou enseignant parce que cela m’intéressait, mais je ne me suis jamais sérieusement dit que je ferais autre chose que jouer. »

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Après avoir créé quatre singles-en-scène, participé à l’écriture de séries comme Dix pour-cents et a écrit les scénarios de son premier film, Les gazelles, alors celui de Premières vacancesCamille Chamoux s’est également imposée comme humoriste. « Mon moyen d’expression préféré est l’humour, mais je ne me limite pas à cela. Simplement, une fois que les gens rient, je sais qu’ils peuvent tout entendre. »

Une occasion en or pour cet artiste amoureux de l’Anjou de faire passer des messages pertinents sur les inégalités de genre. Dans Chamouxlandune série de croquis en forme de carte blanche qui lui laisse Canal +Camille Chamoux s’attaque à tous les clichés entourant le sexisme et l’humour féminin. Ce genre célèbre dans lequel on a tenté de l’enfermer au début de sa carrière. « On a longtemps essayé de mettre les comédiennes dans des cases. Alors qu’en réalité, ils parlent de tout, de la vie quotidienne à la politique. »

Pour Camille Chamoux, il reste des domaines à conquérir pour les femmes, comme le cinéma. | STÉPHANE GEUFROI / OUEST-FRANCE
Voir en plein écran
Pour Camille Chamoux, il reste encore des domaines à conquérir pour les femmes, comme celui de l’action au cinéma. | STÉPHANE GEUFROI / OUEST-FRANCE

Bousculer les modèles féminins

Cette idée d’une enquête satirique, incarnée par des invités de renom (Laure Calamy, Jean-Pascal Zadi, etc.), lui est venue après qu’un producteur lui ait suggéré de le faire. un truc de fille, avec ses copines, pour parler de trucs de filles. «Je pensais que c’était fou. L’humour n’a pas de genre. »

Pour autant, l’artiste, dont les parents vivent toujours à Honfleur (Calvados), se dit optimiste quant à l’évolution de la société. « Aujourd’hui, il y a beaucoup de propositions fortes pour les femmes à l’écran. Il nous reste des domaines à conquérir, comme l’action au cinéma par exemple. Mais les derniers grands succès sont féminins : Florence Foresti au théâtre, Justine Triet au cinéma, Audrey Fleurot à la télé… »

Alors, forcément, lorsqu’on lui demande quels ont été ses modèles, Camille Chamoux s’empresse de citer avec enthousiasme les noms d’actrices et d’humoristes, qu’elle considère comme des pionnières : Sylvie Joly, Muriel Robin, Valérie Lemercier, ou encore Clémentine Célarié, avec qui elle a été capable de filmer dans Les randonneurs sur TF1.

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Sous l’impressionnante verrière de la grande salle du Palais de la Femme, Camille Chamoux devient plus sérieuse lorsqu’elle évoque ses inspirations et sa méthode de travail. « Je prends des notes pendant des mois sur toutes sortes de choses du quotidien. À un moment donné, un sujet émerge. Et là, un film ou un spectacle surgit. »

Passionné, l’artiste jongle déjà avec plusieurs projets : l’écriture d’un nouveau spectacle, celui d’un film sur l’un des personnages de Chamouxlandla production de longs métrages qui lui tiennent à cœur ou encore la participation aux œuvres de ses amis, comme, on l’imagine, le long métrage de Jonathan Cohen tiré de La flamme .

Avec sa tête bien bâtie et bien assise sur ses épaules, l’actrice ne semble pas courir après la gloire. « La célébrité est une chose relative. Personne n’est connu de tous en même temps. » Non, son objectif et ses envies sont ailleurs… « J’aimerais incarner de plus en plus de femmes excitantes qui bousculent les modèles féminins. »

Chamouxlandsur Canal+ 3 juillet.

 
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