Le pianiste Alain Roche a joué dans les airs pendant six mois, d’un solstice à l’autre.

Publié le 27 juin 2024 à 19h52

« Beaucoup d’émotions et un début de décompression. » C’est ainsi qu’Alain Roche commence à résumer le sentiment qui l’anime au sortir d’un marathon musical hors du commun : du 22 décembre 2023 au 20 juin 2024, il a donné une série de 182 concerts matinaux à Munich, à l’heure bleue, ce moment de basculement entre la nuit et le jour, avec des lumières en constante évolution. Baptisé «Quand le soleil s’arrête – de solstice en solstice», Ce projet est né de l’envie non pas d’établir un record, mais de vivre une transformation, nous confiait à l’automne dernier le pianiste jurassien établi en Valais. Un musicien connu pour jouer à la verticale, sur un piano spécialement adapté pour être suspendu dans les airs. C’est ainsi que, sur le chantier du futur Konzerthaus de Bavière, il a joué pendant six mois suspendu à une grue de chantier, attirant au total 12 000 mélomanes matinaux.

« Physiquement, je vais très bien », rassure-t-il lorsqu’on lui demande comment il se sent, avant d’évoquer l’apprentissage du lâcher prise. « Quand on est au quotidien à la merci de la météo, on veut d’abord tout contrôler… Mais au bout de deux semaines, j’ai arrêté de regarder les prévisions du lendemain, car elles ne reflétaient pas toujours la réalité. Et je m’en suis très bien sorti, d’autant plus que je ne suis pas tombé malade. Évidemment, j’aurais répondu même si j’avais eu de la fièvre, mais ça n’a jamais été le cas. La puissance de l’esprit m’a aidée à tenir le coup, malgré des matinées à -20°C ou sous une pluie verglaçante. »