En mai 2021 nous avons rencontré Victor Le Normand. Le doubleur paimpolais prêterait sa voix à Tony Curtis pour le projet de livre audio. Qu’est-il devenu depuis ?
J’ai été payé une fois pour quelque chose, mais ce n’est pas suffisant. Il n’y a pas d’emplois dans ce domaine. J’ai suivi une formation à Paris sur ce sujet. Avec le covid, il y a des entreprises qui ont fait faillite. Ils n’avaient plus les moyens de payer les acteurs. Depuis mai 2021, je recherche des emplois à gauche et à droite. Il n’y avait pas grand chose. J’ai élargi ma recherche. J’ai aussi travaillé au camping pendant un mois, en avril, mais cela n’a pas été décisif. Ce fut une mauvaise expérience. J’ai plus ou moins perdu patience. Comme la société ne voulait pas de moi, je me suis dit que je ferais du théâtre. Je sais juste comment faire. J’ai suivi le cours Florent.
Alors qu’as-tu décidé de faire ?
J’ai décidé d’en préparer un sur scène avec des paroles d’un Falk Ritcher allemand contemporain. J’ai ce truc dans la tête depuis un moment. Il fallait que je trouve le déclencheur. Falk Ritcher a écrit de nombreux textes sur les relations amoureuses, dans lesquels il dénonce les relations sur les réseaux sociaux. Je pense qu’on n’a pas besoin des réseaux sociaux pour rencontrer des gens. J’ai découvert ces textes lors des cours Florent, il y a une dizaine d’années. Ce n’est pas une pièce. Ce sont des extraits de textes de deux livres différents. Je l’ai modifié avec un fil conducteur qui me convient bien.
Après avoir été doubleur, l’idée d’en faire un sur scène ne vous fait-elle pas peur ?
Non… J’ai déjà joué en amateur. Pendant deux ans, après le covid, j’étais à la Compagnie des Dragons, à Pleudaniel. Nous jouions « Le club 1906 ». Nous avons gagné des prix. La scène est ma deuxième maison. Avec ce premier spectacle seul sur scène je suis devenu acteur professionnel.
Avez-vous travaillé seul sur la production de ce spectacle ?
J’ai reçu un coup de main de ma mère. Elle est actrice. Il fait du théâtre amateur. J’avais ma propre idée de la direction et de ce que je voulais faire. Cela m’a donné d’autres idées. Nous avons travaillé ensemble sur les transitions puisqu’il s’agit de textes distincts. Je dois y travailler depuis mai ou juin.
Comment avez-vous rencontré l’équipe de la Fabrique à mots où vous vous produirez le 30 novembre ?
Je vais à cet endroit depuis un bon moment. J’ai demandé à Patricia, de la Fabrique à mots. Il m’a dit OK. J’ai effectué une résidence de travail lors de cette exposition chez eux en mai. C’est le 30 novembre que j’y présenterai mon spectacle. Je le jouerai probablement alors à la ferme Goazio, à Pommerit-le-Vicomte. L’idée est alors de le faire pivoter.
Vous avez appelé ce spectacle « Fragments ». Amour virtuel ou amour réel ? C’est la question.” Que dit-il ?
C’est un jeune homme qui va se poser des questions sur sa relation amoureuse, dénonçant tout ce qui touche aux relations sur les réseaux sociaux. Il ne sait pas vraiment où il va. Il finira par se perdre, dans son esprit. Il est un peu fou dans sa tête. C’est un théâtre occupé. C’est le théâtre des sensations. Le public n’est pas forcément obligé de comprendre quelque chose mais de ressentir quelque chose.
Pratique
Seul sur scène « Fragments. Amour virtuel ou amour réel ? C’est ça le problème», samedi 30 novembre, à 20h, à la Fabrique à mots. Réservation à [email protected]. Participation libre.