Maxime Guyon fait le point et parle de l’avenir

Maxime Guyon fait le point et parle de l’avenir
Maxime Guyon fait le point et parle de l’avenir

Paris Turf : Dans quel état d’esprit êtes-vous au lendemain de votre quatrième Golden Crop ?

Maxime Guyon : Premièrement, j’ai ressenti beaucoup plus d’enthousiasme cette saison car elle a été très équilibrée jusqu’au bout entre moi et Mickaël Barzalona. Sûrement tout le monde avait ce sentiment, en particulier les propriétaires, les entraîneurs et les parieurs. D’ailleurs, ces derniers nous positionnaient presque toujours dans notre costume préféré au départ des courses.

Comment expliquez-vous que vous ayez dû travailler plus dur cette saison ? Était-ce plus difficile à vivre ?

Honnêtement, je l’ai très bien vécu car je me sens vraiment à l’aise avec « Micka ». C’était un grand match parce que la lutte était très saine du début à la fin. Mais décrocher mon quatrième titre a été plus compliqué car la différence de victoires entre nous deux a toujours été minime. Mais c’était sympa car quand l’un gagnait, l’autre misait immédiatement derrière.

Vous avez douté ? Et surtout, quand avez-vous su que Mickaël Barzalona tenterait de concourir fin août ?

Non, pas vraiment parce que je fais confiance à Pierre-Alain Cherreau et Giovanni Laplace, mes agents, qui font un travail extraordinaire. Je n’avais aucun doute sur mes résultats et du moins sur le fait que je gagnerais moins de courses, mais c’est vrai que rien n’était joué d’avance. Quand on a trois ou quatre victoires d’avance, c’est beaucoup mais pas beaucoup non plus. Il ne faut pas oublier que nous gagnons des courses presque tous les jours. Fin août, je savais que Mickaël Barzalona tenterait de me récupérer car il l’avait déjà fait en 2023, d’autant qu’il comptait alors vingt-cinq victoires de moins. Alors, évidemment, avec seulement une dizaine de coups sûrs à jouer, je savais qu’il allait essayer de m’inquiéter. Pour ma part, je suis resté concentré en pensant aux grandes courses. J’ai pensé à la Golden Harvest surtout au mois d’octobre, pas avant.

Comment organisez-vous vos déplacements ? Est-il facile de se gérer soi-même ?

Pour cette raison, je suis assez indépendant car j’organise seul mes voyages, aussi bien en voiture qu’en avion. En tant que jockeys, nous y sommes habitués car même lorsque nous ne combattons pas pour le Golden Whip, nous avons l’habitude de beaucoup voyager partout.

L’objectif est-il de gagner autant de récolte d’or que possible ?

Un objectif ? Je ne crois pas. Cela demande beaucoup de temps et de sacrifices. Courir aux quatre coins de la nous oblige à mettre de côté notre vie privée. Maintenant, avec le nouveau format qui s’étend de mars à octobre (voir encadré), c’est un peu plus facile pour nous car nous avons environ trois mois par an où nous pouvons être un peu plus détendus. Ensuite, ceci dit, je n’en ai pas dix-sept en Or, certes, mais j’en ai dix-sept au total, ce qui est déjà très bien (rires) ! Je pense que j’en obtiendrai davantage à l’avenir, qu’ils soient Or, Argent ou Bronze. Ce qui compte le plus, c’est de gagner beaucoup dans le groupe E.

Au trot, votre homologue s’appelle Eric Raffin. Comment voyez-vous sa carrière ?

Ce mois-ci, il a battu un autre record en récoltant 46 victoires sur cette période. Ne touchez pas le sol ! C’est incroyable. Plus nous gagnons de courses, plus nous sommes motivés. Là, il a une dynamique incroyable. De bon augure pour un beau rendez-vous hivernal à Vincennes. Et qui sait, avec la nouvelle bouderie américaine, il pourra peut-être battre d’autres records. Pour ma part, je ne suis pas assez spécialisé dans les sulkys pour entrer dans ce débat (rires).

Revenons plus généralement sur votre saison…

Je suis satisfait. L’année est bonne, surtout parce que j’ai réussi à gagner quatre groupes Facteur à cheval (Dubaï Turf), Rouhiya (Poule d’Essai des Pouliches), Salsa (Grand Prix de Paris) et Double Major (Prix Royal-Oak). Terminer ces courses est une bonne chose, mais c’est toujours mieux de gagner. Je fais notamment référence aux places que j’ai pu décrocher dans les classiques Salsa qui selon moi aurait pu remporter le Prix du Jockey Club (Gr.I) si la course s’était déroulée selon l’ancienne formule, soit sur 2 400 mètres. Il s’est classé troisième mais si la distance avait été plus grande, je pense qu’il aurait dominé Le gardien de Vega car il avait toujours le dernier mot lors de leurs deux collisions sur 2 400 mètres. Cependant, la saison a été très positive pour l’équipe Wertheimer & Frère, c’est fantastique.

D’ailleurs, nous avons récemment appris que vous prolongeriez votre contrat avec cette prestigieuse équipe pour trois années supplémentaires…

C’est une excellente nouvelle. Leur élevage est incroyable et leur réussite est méritée car ils mettent beaucoup d’efforts pour y parvenir. L’année a été excellente mais je tiens à dire que c’est presque normal car ils font tout pour que ce soit le cas. C’est donc mérité et je suis convaincu qu’il leur reste encore de belles années à vivre. Je suis vraiment heureux de poursuivre cette collaboration au cours des trois prochaines années.

Quels ont été les autres moments forts et regrets de cette saison ?

La réunion de Deauville s’est bien déroulée. D’habitude je sais que c’est un mois qui peut être plus difficile que d’autres car les étrangers arrivent en grand nombre, mais ça a été le cas. Par ailleurs, si l’on regarde le nombre de mes réussites, on constate qu’ils ont été constants tout au long de la période de la Cravache d’Or, mais aussi tout au long de l’année. Le seul côté négatif de cette saison, c’est peut-être le week-end de l’Arc de Triomphe où je n’ai pas pu briller. Les Anglais et les Irlandais étaient très forts. Ne pas avoir gagné une course lors de ces deux jours, c’est un peu mon regret de l’année.

Quel regard portez-vous sur la nouvelle vague de jeunes entraîneurs qui touche le galop français ?

Je trouve merveilleux que des jeunes prennent la place de grands entraîneurs qui partent à la retraite, ils sont vraiment compétents. Francis-Henri Graffard, entraîneur depuis plusieurs saisons maintenant, connaît une croissance constante. Christopher Head a débuté récemment mais possède déjà un excellent palmarès grâce à ses nombreuses victoires dans le Groupe I. Jérôme Reynier est également dans la même situation. Si je prends l’exemple de notre combat avec « Micka », elle n’a fait que nous remonter le moral. C’est pareil pour les entraîneurs. Nous avons besoin de jeunes qui apportent de l’innovation pour défier les plus âgés.

Quel sera votre programme pour cet hiver ?

J’arrêterai d’aller en France en décembre. Ensuite je reprendrai en janvier. L’année prochaine, il n’est pas impossible que je reparte à l’étranger. Depuis la naissance de ma fille, il y a douze ans, je n’ai plus eu l’occasion de voyager. Maintenant, ça commence à grandir, donc ça devient plus facile. Il est donc probable que je sois absent plusieurs mois durant l’hiver. Ou? Je ne sais pas vraiment encore. Cela dépendra des opportunités.

Enfin, comptez-vous manifester le 7 novembre pour lutter contre le projet de loi visant à augmenter les taxes sur les paris sportifs ?

Je ne pourrai malheureusement pas participer à cet événement mais il est important d’agir car cette taxe peut nuire à notre secteur. La France est un pays qui taxe déjà beaucoup. C’est donc bien de taxer encore plus, mais au final il ne restera pas grand-chose. Si cela se concrétise, de nombreux joueurs de course en souffriront. Il va donc falloir taper du poing sur la table pour se faire entendre.

Le nombre de gains mois/mois de Maxime Guyon est de 1ET De mars au 31 octobre

Mois Nombre de victoires
Marte 21
Avril 22
Majeur 27
Juin 23
Juillet 24
Août 24
Septembre 22
Octobre 29

11

Déjà vainqueur de 30 courses au cours de sa carrière sur notre territoire, Maxime Guyon est toujours en lice pour conquérir 11 des 27 courses disputées chaque année en France (Prix Rotschild, Prix Jacques le Marois, Prix Morny, Prix du Moulin de Longchamp, Prix de Royallieu, Prix du Cadran, Prix de l’Abbaye de Longchamp, Prix de l’Arc de Triomphe, Prix Jean-Luc Lagardère, Prix Marcel Boussac et Critérium International).

16

C’est le nombre total d’années depuis que Maxime Guyon n’a pas quitté le podium de la Cravache d’Or. La dernière fois, c’était en 2008, où il avait dû se contenter de la dixième place… avec un total de seulement 63 gagnants !

 
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