Dernier fabricant de paillettes en , cette entreprise fournit les plus grandes maisons de luxe – Édition du soir Ouest-

Par Anne-Emmanuelle LAMBERT.

C’est depuis un ancien haras, à Saint-Ouen-sur-Iton, près de L’Aigle, dans l’Orne, que le dernier fabricant français de paillettes fournit les brodeuses du monde entier et les plus grandes maisons de luxe. Les deux dirigeants et leurs trois salariés de l’entreprise Langlois-Martin perpétuent un savoir-faire datant de la fin du XIXème siècle.e siècle.

Nous nous vantons souvent d’être les premiers. Premier de la classe, premier violon, premier arrivé… La compagnie Langlois-Martin se targue de son statut de dernière. Dernier fabricant français de paillettes. Dernier à travailler la cellulose. Dernier à confectionner ses propres couleurs. Tout cela, en Normandie, à quelques kilomètres d’une autre dernière : l’usine Bohin, dernier fabricant français d’aiguilles.

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L’entreprise Langlois-Martin a été fondée en 1919, mais son savoir-faire remonte à l’essor des premières fabriques de paillettes à la fin du XIXème siècle.e siècle. « Ils se sont tous rachetés, petit à petit. » » déclare Jean-Baptiste Drachkovitch, l’actuel co-gérant.

Il y avait 70 usines au début du 20e sièclee siècle. Il n’en restait que trois dans les années 1970. Puis un dernier, Langlois-Martin. Une entreprise familiale. «Il y a eu trois générations de Langlois avant nous» retrace Jean-Baptiste Drachkovitch. Avec son mari Pascal Bernard, il rachète l’entreprise en 2010.

Jean-Baptiste Drachkovitch était alors brodeur. « Je travaillais déjà avec les paillettes Langlois-Martin. » En 2018, le couple quitte la région parisienne pour s’installer dans un ancien haras à Saint-Ouen-sur-Iton, près de L’Aigle, dans l’Orne. « Il a fallu 25 camions de 15 et 19 tonnes pour amener tout ça ! »

L’entreprise Langlois-Martin a emménagé en 2018 dans un ancien haras, à Saint-Ouen-sur-Iton, près de L’Aigle, dans l’Orne. (Photo : Ouest-France)

Une collection unique au monde

Tout cela, ce sont des machines bien sûr, mais aussi une collection unique d’outils de découpe, ces moules qui servent à donner leur forme aux paillettes. « Nous avons des formes basiques et des moules fantaisies : feuilles, ailes, plumes… Il y a de tout ! Les quelques concurrents étrangers qui disposent d’outils coupants en ont 300 ou 400. Nous en avons 5 000. »

Le dernier fabricant français de paillettes possède une collection d’outils de découpe unique au monde. (Photo : Ouest-France)

Cette grande diversité est la marque de fabrique de l’entreprise Langlois-Martin. Ce qui veut dire qu’il est reconnu dans le monde entier. « Nous fournissons les grandes brodeuses qui travaillent avec des maisons de luxe. » Chanel, Dior, Vuitton… Paillettes fabriqué en Orne se retrouve sur les podiums les plus prestigieux et dans les boutiques de luxe.

Mais le dernier fabricant de paillettes attire aussi les petites brodeuses du monde entier. « Ils viennent chercher un produit de qualité qu’on ne trouve pas ailleurs. »

25 millions de modèles possibles

L’autre force de l’entreprise Langlois-Martin, c’est la couleur. «Nous en avons plus de 1 600.» Ils sont obtenus à partir de vernis étalés sur de grandes plaques de cellulose. Précisons au passage que la cellulose est un plastique certes, mais obtenu à partir de fibre de bois, et non de pétrole. «Nous étions verts avant notre époque» sourient les co-gérants.

C’est aussi la grande variété de couleurs qui fait la force de l’entreprise Langlois-Martin. (Photo : Ouest-France)

Si l’on multiplie le nombre de moules par le nombre de couleurs proposées, on obtient 25 millions d’articles possibles. De quoi rester dernier un moment !

 
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