l’essentiel
Camille Razat et Mélanie Robert, originaires de Toulouse, sont les protagonistes des « Prodigieuses ». Dans ce film tiré d’une histoire vraie, elles incarnent deux sœurs pianistes dont l’ascension est compromise par la maladie.
DDM : Sœurs jumelles à l’écran, vous êtes deux amies inséparables à la ville. Comment est née cette amitié ?
Camille Razat : J’ai passé mon enfance à Montberon et Mélanie à Pechbonnieu, deux villages voisins près de Toulouse. Nos familles se connaissaient, mais nous n’étions pas vraiment amis à cette époque. Nous nous sommes ensuite rencontrés au lycée Saint-Sernin. Quand Mélanie m’a dit qu’elle voulait venir à Paris, rejoindre le Cours Florent où j’étais déjà, je lui ai proposé de l’aider en attendant qu’elle trouve un logement, et nous avons vécu ensemble pendant 2 mois.
Mélanie Robert : Je suis arrivée à Paris sans base. J’ai été à la fois surprise et très émue par la proposition totalement spontanée de Camille. Cela nous a vraiment rapprochés. Onze années se sont écoulées et nous ne nous sommes jamais quittés depuis.
Vos parcours respectifs sont-ils également très similaires ?
CR : Très jeune, j’ai été mannequin, puis après mon bac, le Cours Florent. Mes parents étaient réticents au début, mais j’ai fini par les convaincre. J’ai fait des auditions et des castings. Remarqué par mon agent, j’ai pu jouer alors que j’étais en deuxième année d’études. J’ai fait mes premiers pas sur le petit écran, quelques rôles au théâtre et au cinéma. C’est la série Netflix « Emily in Paris » qui m’a fait connaître à l’international. J’ai commencé avant Mélanie, mais il n’y a pas de concurrence entre nous. Je partage avec elle mes projets de casting.
MR : Arrivé au Cours Forent un an après Camille, après avoir obtenu mon bac, condition posée par mon père, j’ai essayé d’être mannequin, de joindre les deux bouts, mais j’ai finalement préféré la publicité télévisée. J’ai principalement joué dans des séries télévisées. « Prodigieuses » m’a offert mon premier rôle au cinéma et mon premier rôle principal. Pour une actrice peu connue, c’est une opportunité extraordinaire et c’est encore plus extraordinaire de filmer avec sa meilleure amie.
Comme pour le piano joué par Claire et Jeanne, les personnages du film, le cinéma est-il pour vous aussi une passion exclusive ?
CR : Ma première vocation était de devenir journaliste et plus précisément reporter de guerre. Aujourd’hui, je n’ai aucune intention de faire autre chose que du cinéma, que ce soit comme actrice, réalisatrice ou productrice. J’ai également créé « Tazar », ma maison de production.
MR : Je faisais déjà du théâtre à l’âge de 7 ans, mais le cinéma était pour moi un rêve indicible. C’est au Cours Florent que je suis véritablement tombé amoureux de ce métier. Jouer est ma seule passion, je n’ai pas de plan B.
Comment avez-vous été choisi et comment s’est déroulé le tournage ?
CR : J’ai fait plusieurs auditions avant de rencontrer les réalisateurs (Frédéric et Valentin Potier) qui m’ont choisi en premier. Avant nos premiers essais ensemble, ils ignoraient mon amitié avec Mélanie, ce qui aurait pu lui rendre un mauvais service. Au moment du casting, elle ne savait pas qu’elle allait jouer ma sœur. Je ne voulais pas la stresser.
MR : A la sortie du casting, Camille m’a dit : “J’espère que tu es en colère parce que je dois jouer mon jumeau.” Pendant le tournage, qui était un pur bonheur, nous nous sommes beaucoup amusés. Il ne fallait pas jouer au jeu de la complicité, elle existait déjà.
Vous vous ressemblez physiquement et avez beaucoup de points communs, mais des personnalités différentes.
CR : Malgré un caractère plutôt « muet », je joue le rôle de Claire, la plus brillante des deux sœurs. Au départ, je devais être Jeanne, plutôt dans l’ombre, même si à un moment donné du film, elle prend la place de Claire. Quelques mois avant le tournage, les réalisateurs ont décidé d’inverser les rôles.
MR : Après avoir travaillé sur le rôle de Claire, je suis devenue Jeanne, plus réservée, timide et anxieuse, à l’opposé de ce que je suis dans la vie.
Le film est présenté en avant-première ce soir au cinéma Pathé Wilson de Toulouse. Est-ce qu’il s’en souciait beaucoup ?
CR : Oui, étant tous les deux originaires de cette ville, cela nous paraissait évident.
MR : Ma famille et mes amis n’ont pas encore vu le film, je les ai interdits (rires). Ils me verront pour la première fois sur grand écran. J’ai un peu de pression…