Par
Marie Amelie Marchal
Publié le
27 octobre 2024 12h16
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«Ma vie est un conte de fées. » Le sourire aux lèvres, la gestuelle précise et les lunettes noires sur le nez, Daniel Vallera est l’un des rouages fondamentaux de l’industrie cinématographique. Aujourd’hui, il exerce son activitéartisan cireur de chaussures dans les studios de Bry-sur-Marne (Val-de-Marne) après avoir commissaire pendant vingt ans les chaussures des stars du festival de Cannes.
De l’aéroport de Nice aux palaces de Cannes
Dans le hall principal du Hollywood à la française, sa boutique se démarque par son charme suranné. Derrière ses vases à cire, ses instruments et autres produits magiques, Daniel Vallera accueille de passage équipes, comédiens et producteurs. Si vous écoutez attentivement, vous pourriez même croire qu’il les connaît tous par leur nom.
Il faut dire que ce natif de Metz (Moselle) gravite vers le monde du cinéma depuis plus de vingt ans. « Je cireais des chaussures à l’aéroport de Nice lorsque j’ai rencontré le directeur de Martinez… Quelques semaines plus tard, j’y commençais ma carrière de dix ans. J’ai ensuite passé dix ans chez Carlton avant d’être nommé cireur de chaussures nommé du Festival de Cannes et officier sur la plage des Palmes », rembobine-t-il fièrement.
Rejoignez les petites mains de la grande famille du cinéma
Animé par l’envie de découvrir le “cœur du réacteur”, Daniel Vallera a profité d’une rencontre avec Pascal Bécu, directeur des études de Bry-sur-Marne, pour visiter ce site mythique. « Huit années ont passé et je ne suis pas reparti depuis, confie-t-il.
Aujourd’hui, les costumiers l’appellent restaurer, embellir Ô vieillir un objet en cuir pour un film. Avec son épouse Astride il propose également ses services aux « gens qui circulent dans les studios ». Et le travail ne manque pas. Jamel Debbouze, présent à Bry-sur-Marne pour le tournage d’un nouveau volet de Marsupilami, il vient de lui confier une dizaine de paires de chaussures.
La vie sur un plateau de tournage
Tout le monde s’attable à la fenêtre du « Soulier club du cinéma », où les riffs de Dire Straits résonnent et contrastent avec le décor. “Quand j’ai emménagé ici, je n’avais qu’une seule chaise et puis les équipes de Serie A Police Parisienne 1900 il m’a légué la devanture d’une chapellerie », raconte le cireur de chaussures en frottant délicatement un richelieu marron. On peut également voir Daniel Vallera dans Paris Belle Epoque conçu par Fabien Nury, réalisateur de la série.
Auteur d’une biographie, invité spécial à la télévision… Le cireur de chaussures n’a pas peur des projecteurs. Il a aujourd’hui 52 ans, « dont 32 ans de cirage», l’heure de la transmission n’est pas encore venue.
«J’en ai fait des lieux prestigieux mais ce sera ma dernière adresse», prédit l’artisan dont les outils de travail vont doubler avec l’agrandissement des ateliers prévu pour 2027.
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