Troyes continue d’avancer et de s’imposer dans le paysage français et international du cyclo-cross. Même si son histoire est très récente – création il y a huit ans – l’événement de l’Aube continue d’accueillir de grands événements. Le week-end dernier, bon nombre des meilleurs tricolores se sont retrouvés dans le Grand Est pour les cinquième et sixième manches de la Coupe de France, sur un circuit qui accueillera le Championnat de France en janvier 2026 après avoir déjà reçu une manche de Coupe du Monde l’an dernier. Alors, quel bilan tirer de ce week-end ? Quelles ambitions pour l’avenir ? Les organisateurs peuvent-ils rêver d’organiser un jour la Coupe du monde à Troyes ? DirectVélo s’est entretenu avec le responsable de l’organisation, Clément Philippon, à l’issue de ce week-end de compétitions. Entretien.
DirectVelo : Quel bilan tirez-vous de ce week-end, avec deux journées très différentes ?
Clément Philippon : Un bilan positif avec de belles courses et beaucoup de monde. Il n’y a eu aucun problème sérieux. Pour moi, c’est un bon week-end. Nous sommes heureux d’accueillir de nombreux coureurs de toutes catégories pendant deux jours. C’est un week-end fatiguant mais plein d’émotions.
«C’ÉTAIT DANGEREUX»
Après les tests de samedi matin, vous avez pris la décision de supprimer la passerelle…
Oui car ce n’était pas praticable à cause de la météo et du dégel. C’était trop glissant, la pente probablement trop raide, ce qui a empêché certains coureurs de grimper. C’était dangereux, donc nous avons décidé avec les arbitres de la retirer pour le reste du week-end. C’était le bon choix.
Le parcours restera-t-il le même lors du Championnat de France qui sera organisé ici ?
Il y a eu quelques modifications minimes par rapport à la dernière manche de Coupe du monde que nous avons accueillie ici, nous avons apporté de toutes petites modifications, en vue du Championnat de France 2026 justement. En clair, les pilotes présents ce week-end peuvent se dire que c’est le circuit qu’ils auront au Championnat de France.
Organiser un Championnat de France, c’était pour vous une évidence ?
C’est une suite logique, après avoir accueilli à trois reprises la Coupe de France mais aussi la Coupe du monde l’an dernier. Le Championnat de France, c’est ce qui manquait encore à notre liste d’organisateurs (rires). Nous nous sommes coordonnés avec la FFC, qui le souhaitait aussi. Nous nous sommes retrouvés au bon moment. En septembre, après avoir rencontré tous les élus qui nous soutiennent à 100%, comme nos partenaires privés, nous nous sommes lancés. Nous avons postulé et cela a été validé très rapidement. Nous sommes très fiers de pouvoir organiser le Championnat en 2026.
«C’EST UNE CONDITION QUE NOUS IMPOSONS»
Avez-vous des projets au-delà de ce championnat national ?
Oui, nous aimerions organiser une nouvelle manche de Coupe du monde par la suite. Mais nous n’en sommes pas encore là. Il faudra contacter Flanders Classic et l’UCI, voir ce qui est possible ou pas possible de faire. A condition d’avoir les jeunes, comme l’année dernière, car c’est quelque chose qui nous tient à cœur. C’est une condition que nous imposons. Ce serait bien. L’idée serait d’avoir une date différente de l’année dernière car en novembre, cela ne nous permettait pas forcément d’avoir tous les grands noms. Le rêve ultime, c’est d’avoir Mathieu Van der Poel, Tom Pidcock ou Wout van Aert à Troyes. Mais on verra, il nous faut une date en décembre/janvier… On va déjà se concentrer sur le Championnat de France.
Vous avez parlé de « rêve ultime ». Et pourquoi pas la Coupe du monde à Troyes ?
Nous en sommes loin. Côté budget, c’est tout autre chose. Mais si nous pouvons le faire, honnêtement, nous y irons. Ce serait fabuleux. Il y a quatre ans, organiser ici une Coupe de France paraissait inimaginable, inaccessible, trop compliqué à gérer. Au final, nous en avons fait trois. Lorsque Flanders Classic nous a appelé pour nous proposer d’organiser une manche de Coupe du Monde, j’ai pensé que c’était un Fake. Alors une Coupe du Monde… Ce serait magique, mais je ne veux pas trop y penser. Je ne veux faire croire à personne que c’est possible pour le moment, il y a encore beaucoup de chemin à parcourir. Chaque chose en son temps.
Avez-vous le sentiment d’être désormais bien rodé en matière d’organisation ?
On a la base mais il ne faut jamais penser qu’elle est acquise. Les conditions météo que nous avons eues ce week-end, nous n’avions jamais eu ça jusqu’à présent. Il a fallu gérer le dégel et des conditions très différentes du samedi au dimanche, avec cette histoire de passerelle. Il faut se renouveler à chaque fois.
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