« Le pic pourrait être atteint cet été vers la fin juillet, voire la mi-août », estime un épidémiologiste

« Le pic pourrait être atteint cet été vers la fin juillet, voire la mi-août », estime un épidémiologiste
« Le pic pourrait être atteint cet été vers la fin juillet, voire la mi-août », estime un épidémiologiste

l’essentiel
Tous les feux sont rouges. Une nouvelle vague de Covid-19 se forme en France et en Europe. Le pic est attendu au milieu de cet été. L’épidémiologiste Antoine Flahault répond aux questions de La Dépêche du Midi.

Le dernier bilan de Santé Publique France révèle une légère reprise de la circulation virale. Peut-on parler d’une nouvelle vague de Covid ?

Oui, partout en Europe, on voit monter les indicateurs témoignant de l’augmentation de la circulation du coronavirus. La surveillance des eaux usées a été le premier indicateur à passer au rouge, il y a plusieurs semaines déjà, puis désormais les visites aux urgences, les consultations de médecins généralistes, ou encore les hospitalisations. Il est encore trop tôt pour prédire l’ampleur de cette nouvelle vague mais nul doute désormais qu’une vague de Covid assez puissante se forme en France et en Europe.

Antoine Flahault, épidémiologiste.
RD

Les services hospitaliers sont-ils prêts ?

Nous avons connu un phénomène assez similaire l’année dernière à la même époque et nous n’avons pas eu à faire face à une nouvelle saturation des hôpitaux. Nous ne sommes donc pas du tout dans la situation inquiétante du début de la pandémie.

Quand est prévu le pic ?

Le pic d’une épidémie est toujours difficile à prévoir, mais on peut penser que nous ne sommes qu’au tout début d’un phénomène qui pourrait s’étendre encore huit à douze semaines. Le pic pourrait donc être atteint cet été vers la fin juillet voire la mi-août.

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La saison estivale ne parviendra-t-elle pas à ralentir la propagation du virus ?

Oui, l’été représente un frein perceptible à toutes les infections respiratoires. Cela dit, contrairement à la grippe, le Covid est dû à un virus beaucoup plus transmissible et ce frein n’est pas suffisant pour éviter les vagues épidémiques estivales, comme on le voit actuellement. L’été semble être associé à une moindre gravité du Covid, peut-être parce que la charge virale est moins forte, grâce à une meilleure aération des locaux, plus de relations sociales en extérieur, moins d’écoles ouvertes, moins de transports urbains. bondé.

Est-ce l’arrivée d’un nouveau variant qui peut expliquer cette flambée ?

Chaque vague de Covid a toujours été provoquée par l’émergence d’un ou plusieurs nouveaux variants du SARS-CoV-2. Celui de l’été 2024 qui arrive ne déroge pas à la règle, il concerne plusieurs sous-variantes d’Omicron, dont JN.1, KP.2 et KP.3. Certains pays européens comme l’Espagne et le Portugal voient le KP.3 prédominer, d’autres, comme la France, le KP.2, toujours dans la même lignée.

Quelles sont les particularités de cette nouvelle variante « FliRt » ?

De nouveaux variants lors d’une vague de Covid apparaissent précisément parce que leurs mutations leur permettent d’échapper à l’immunité précédemment acquise par la population. C’est bien entendu le cas des mutations FLiRT dans cette famille de nouveaux variants. Par ailleurs, nous ne signalons pas de particularités notables, ni en termes de symptômes qu’ils provoquent, ni en termes de gravité. Il est cependant possible que lors de la vague de cet été, nous découvrions de nouveaux symptômes plus rares ; cela arrive parfois, notamment avec des variantes dont nous avons encore peu d’expérience.

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Alors pour l’instant, les symptômes du Covid sont toujours les mêmes ?

Oui, il s’agit d’un syndrome grippal parfois assez marqué, mais le plus souvent sans signe de gravité clinique. Les patients infectés peuvent ressentir une toux pendant plusieurs jours ou même un certain essoufflement sans qu’il soit nécessaire d’être hospitalisé. Les personnes fragiles, c’est-à-dire les personnes très âgées, ou immunodéprimées, mais aussi les femmes enceintes et leurs nourrissons peuvent développer des complications et des formes graves qui nécessitent une hospitalisation.

Qu’en est-il des autres variantes aujourd’hui ?

Cela peut surprendre, mais les autres variantes ont complètement cédé la place aux nouveaux venus. Les précédents variants ont disparu du paysage épidémiologique du Covid au profit des nouveaux. Il ne reste donc plus qu’Omicron depuis 2022, qui a supplanté toutes les variantes précédentes. Depuis l’émergence d’Omicron, plus de deux mille sous-variantes ont vu le jour à travers le monde, la dernière en date étant KP2 et KP.3 qui génèrent déjà à leur tour de nouvelles sous-sous-variantes (par exemple KP. 3.1.1).

Concernant les JO, y a-t-il un risque qu’ils se transforment en un cluster géant ?

Les Jeux Olympiques de Paris cet été se dérouleront probablement au cœur de la vague estivale de contaminations au SARS-CoV-2. L’afflux de visiteurs pourrait alors favoriser l’apparition de clusters. Au sein du village olympique, le problème sera moins d’ordre sanitaire que sportif. On ne craint pas vraiment la survenue de formes graves chez la plupart des jeunes sportifs en bonne condition physique, cependant les symptômes du Covid léger sont suffisamment invalidants pour pouvoir compromettre les performances des sportifs s’ils ont en même temps des compétitions. Plus que jamais, une bonne qualité de l’air intérieur, correctement surveillée en permanence et le port d’un masque FFP2 peuvent réduire les risques de transmission en cas de forte circulation virale.

 
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