Sylvie et Bernard T., un couple de retraités dijonnais, ont été condamnés jeudi 19 décembre par le tribunal correctionnel de Dijon pour des faits de cruauté envers les animaux domestiques. Ils sont apparus pour avoir jeté deux chatons sur la routealors qu’ils circulaient boulevard Carnot à Dijon. Ils devront payer une amende de 1 000 euros, ainsi que 1 200 euros aux deux associations de protection des animaux, qui se sont portées partie civile, l’association Stéphane Lamart et la Société nationale de défense des animaux, pour préjudice moral.
Les faits se sont déroulés le 7 juillet 2024. Ce sont des automobilistes, témoins de la scène, qui ont alerté la police. Les deux chatons sont morts sur le coup, à cause de la violence du choc.comme l’a démontré l’examen vétérinaire. C’est grâce à la vidéosurveillance que le couple a été identifié, mais ils nient les faits. “Je n’ai jamais jeté un chat par la fenêtre de ma voiture”affirme Sylvie T., soutenue par son mari, poursuivi pour complicité, qui affirme : “Ma femme adore les chats, elle ne leur ferait jamais de mal !” Pour eux, il n’y a qu’une seule explication : les deux chatons se sont cachés sous le capot de la voiture et sont tombés accidentellement sur la route.
« Nous ne pouvons pas permettre que les attaques contre le bien-être animal continuent ! »
Une explication qui n’a pas convaincu le procureur. Elle s’appuie d’abord sur la vidéosurveillance qui, même si elle est filmée de l’autre côté de la rue, montre une masse noire apparaissant sur la route après le passage de la voiture du couple. Puis, un automobiliste affirme avoir vu un bras projeter cette même masse noire sur la route, à travers la vitre de la voiture. L’autre chaton, tout blanc, a été retrouvé quelques mètres plus loin. Finalement, lorsque les enquêteurs ont procédé à une perquisition au domicile du couple, leur fils, âgé d’une trentaine d’années, a spontanément demandé : « Que risquent les gens s’ils tuent des chatons ? »une phrase qui séduit les enquêteurs. « Nous savons bien que la sensibilité à la souffrance animale varie d’un individu à l’autre, mais nous ne pouvons pas permettre que les atteintes au bien-être animal continuent ! »dit le procureur à l’audience. “Il faut changer de mentalité : avant, à la campagne, on noyait les chatons, mais ce n’est plus possible aujourd’hui.”
Pour l’avocat des parties civiles, Maître Grillon, la culpabilité du couple ne fait aucun doute : “Pour le premier chaton, vous avez le témoignage d’un automobiliste qui roulait juste derrière et qui a vu distinctement une main sortir par la fenêtre ouverte et juste après, comme par hasard, il y avait une petite masse noire au bord du Et cette petite masse noire était un chaton. Et on peut ajouter que les caméras de vidéosurveillance montrent bien qu’avant le passage de leur voiture, il n’y avait pas de messe noire sur la route, mais seulement après. il y avait ce petit chaton ! Les prévenus affirment que les chatons étaient cachés dans le moteur et qu’ils sont tombés, comme par hasard, vu la gravité des faits, c’est bien plus simple de mentir ! L’avocat du couple, Maître Legentil, a, pour sa part, déjà a annoncé qu’il ferait appel de la condamnation.