Dans quelques mois, la célèbre forteresse maritime située entre l’île d’Aix et l’île d’Oléron (Charente-Maritime) aura droit à des travaux de titan.
Mardi, lors d’une conférence organisée sur place, le département de Charente-Maritime et la Fondation du Patrimoine ont lancé l’appel aux dons pour la restauration du Fort Boyard . En effet, l’édifice construit en 1866 est en danger. « Cela fait un peu moins de dix ans que nous remarquons que les pierres bougent. En effet, ils subissent les assauts de la mer qui, avec le changement climatique, deviennent de plus en plus turbulents. »Antoine Weber, producteur exécutif de « Fort Boyard » sur France 2 nous l’a confié en mai dernier. « Un «shore break» a été créé à cause du mouvement de l’amarre de Boyard. Cette vague très puissante s’écrase contre la face nord du fort, la traverse et pénètre à l’intérieur.avait insisté Henri Mondin, directeur de production.
Pour protéger la citadelle, le Conseil départemental, auquel il appartient, a prévu d’entreprendre des travaux colossaux qui débuteront cet été et si tout se passe bien, Fort Boyard aura retrouvé son éperon rocheux et son port d’amarrage en 2028. Mais ces travaux a un coût : 36,6 millions d’euros hors taxes. La Charente-Maritime apportera 21,6 millions d’euros et près de 6 millions proviendront de fonds publics. Le département et la Fondation du patrimoine espèrent trouver les 9 millions d’euros restants auprès des Français et mécènes.
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« Le patrimoine est doubletient à le rappeler à Antoine Weber. Il y a le patrimoine physique, un bâtiment historique à sauver et il y a le patrimoine télévisuel. »ajoute le producteur exécutif. Et pour cause. Depuis 1990, « Fort Boyard » est chaque été le - fort de France 2. Et pour l’instant, le jeu présenté par Olivier Minne n’est pas destiné à s’arrêter. Pas même pendant les travaux.
« Adventure Line Productions fera évidemment un don »
Antoine Weber, producteur exécutif de “Fort Boyard” sur France 2
Ainsi, en mai prochain, les équipes de production devront composer avec des véhicules de chantier. Mais le gros des travaux doit débuter en 2026. « Il y aura principalement du travail en mer qui consistera à « gratter » autour du fort, donc ça ne sera pas incompatible avec notre tournage.dit Antoine Weber. Et s’ils doivent faire du bruit, les ouvriers travailleront les soirs où nous ne tournons pas ou les jours de « congé ». Nous allons leur donner notre planning de tournage. Il y a un cercle très vertueux avec la Charente-Maritime car ils savent que le programme est important pour nous et pour eux. Il n’est évidemment pas question de nous handicaper dans notre organisation du travail.»
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Locataire des lieux, la société Adventure Line Productions compte mettre la main à la poche. « La production fera évidemment un donassure le producteur exécutif. Mais nous participons déjà de bien d’autres manières. Il y a le loyer que nous payons qui s’élève à un minimum de 100 000 euros garantis pour une saison qui dure environ 8 semaines. Et pour chaque journée supplémentaire de tournage pour l’étranger, nous payons 3 500 euros. Il y a aussi notre infrastructure, nous surveillons et contrôlons les lieux afin de pouvoir donner quelques conseils. ALP compte également faire appel à la générosité des téléspectateurs de France 2. « France Télévisions est d’accord sur le principe. Maintenant, sous quelle forme, nous ne le savons pas encore.»
Une fois les travaux terminés, le fort sera enfin accessible au public. « Il est important pour la Fondation du Patrimoine que le fort devienne un lieu visitable. Comme il y a un appel aux dons, il faut que le public puisse accéder à ce lieu qu’il va sauver. La forme des visites n’est pas encore définie mais tout se fait en bonne harmonie avec le département qui est parfaitement conscient que nous souhaitons protéger la magie du spectacle. Le département visitera le bâtiment mais ne visitera pas le match. Bien évidemment, les visiteurs ne pourront pas manquer certains éléments de « Fort Boyard » mais le but n’est pas de visiter nos cellules et d’en raconter l’histoire. histoire du magasin de ketchup ou du tapis roulant. Par contre, il y a des discussions sur ce qu’ils auront le droit de montrer ou pas. »conclut Antoine Weber.