
L’année 2024, attendue comme la plus chaude au monde, sera aussi l’une des plus chaudes et des plus pluvieuses pour la France, poursuivant une décennie de températures extraordinaires mais conformes aux projections des climatologues, a annoncé jeudi Météo-France. .
Avec une température moyenne provisoire comprise entre 14°C et 14,1°C, l’année 2024 pourrait finir troisième ou quatrième dans les annales françaises, qui remontent à 1900, selon les données révélées dans un rapport préliminaire de Météo-France.
L’année 2024 ne serait ainsi battue que par le record national de 2022 (14,5°C), quasiment égalé en 2023, et se terminerait proche des températures de 2020, précédent record éphémère.
« Signe du changement climatique, 9 des 10 années les plus chaudes en France se sont produites après 2010 », souligne Météo-France.
Mais la température moyenne de 2024 ne devrait pas rester longtemps exceptionnelle : Météo-France s’attend à ce qu’elle soit dépassée « plus d’un an sur deux » d’ici 2050, compte tenu de la trajectoire actuelle des émissions de dioxyde de carbone. gaz à effet de serre de l’humanité.
“Illustrant la raréfaction du froid dans notre pays”, la barre des 40°C a été franchie à plusieurs reprises dans le sud de la France en 2024, et le thermomètre “n’est pas descendu en dessous de -15°C en plaine” comme déjà en 2023.
Selon l’observatoire, les températures en France sur la période 2015-2024 étaient en moyenne 2,2°C plus élevées que pendant la période préindustrielle, avant la combustion massive des énergies fossiles et les premiers signes du réchauffement climatique. .
Conséquence de cette évolution : la métropole a connu 13 jours de canicule en moyenne sur cette période, contre 2 par an en 1961-1990. A l’inverse, il y a eu moins d’un jour par an de vague de froid généralisée au cours des dix dernières années contre 6 auparavant dans les années 1960, 1970 et 1980.
– Sol détrempé –
Mais là où 2022 a été très chaude et sèche, 2024 restera une année exceptionnellement humide, provoquant par endroits des inondations à répétition et des récoltes de vins ou de céréales désastreuses.
Avec 15 % de précipitations au-dessus de la normale, 2024 figure « parmi les 10 années les plus pluvieuses » depuis 1959, selon l’agence météorologique nationale.
Dans le même -, la France connaît « la plus grande pénurie d’ensoleillement depuis 30 ans » (-10 %), « proche » des « niveaux historiquement bas de 1987 ou 1992, 1993, 1994 ».
Dès le début de l’année, les Hauts-de-France subissent d’importantes inondations. A la mi-mai, il est tombé jusqu’à un à deux mois de précipitations en deux jours en Moselle et dans le Bas-Rhin.
Le mois de septembre, le plus humide de France depuis 25 ans, a notamment été marqué par des « inondations torrentielles destructrices en Isère », dans le sud-est du pays, rappelle Météo-France.
En octobre, l’Ardèche a subi un épisode cévenole record, avec 500 mm en une journée par endroits, tandis que la tempête Kirk a provoqué des inondations en Seine-et-Marne et en Eure-et-Loire.
A Paris, avec 850 mm tombés depuis le 1er janvier 2024, se classe « déjà à la 2e place » dans les archives, indique Météo-France. La Corse a en revanche connu une année sèche.
Remplis d’eau, “les sols sont restés plus humides que la normale pendant huit mois, du jamais vu depuis plus de trente ans”, note le rapport.
Un avant-goût du futur ? Pas forcément, car selon les projections climatiques pour la France « les précipitations resteront très variables et leur évolution à long terme, à l’échelle nationale, est très incertaine ». Météo-France s’attend cependant à “une augmentation des précipitations en hiver et une diminution en été”, soit une répartition annuelle défavorable à l’agriculture ou à la prévention des inondations.
Par ailleurs, les « précipitations efficaces », c’est-à-dire celles qui pénètrent dans les sols, profitent aux cultures et remplissent les nappes phréatiques, « vont diminuer sous l’effet de la hausse des températures », prévient l’agence nationale.