Il est rare d’assister à une scène où un navire militaire est heurté sous sa coque et littéralement coupé en deux par un missile. Ce spectacle impressionnant, dévoilé ce mardi 17 décembre par la Marine nationale française, a été rendu possible grâce à un sous-marin nucléaire d’attaque (SNA), qui a tiré une torpille F21 sur « la coque du vieux navire Premier Maître L’Herpréalablement décontaminé », selon l’annonce officielle.
Dans une vidéo publiée par la Marine, on peut voir l’exercice réalisé en conditions réelles au large du golfe de Gascogne. Ce tir marquait le tout premier test opérationnel de la nouvelle torpille lourde F21. Conçue pour équiper les SNA des classes Rubis et Suffren ainsi que les sous-marins nucléaires lance-missiles (SNLE), cette torpille offre des performances nettement améliorées : « un niveau de discrétion, un rayon d’action, une vitesse de frappe et une capacité de détection nettement supérieures aux armes précédentes. » La Marine précise que cet essai, réalisé avec une munition de combat et non une munition d’essai, démontre une capacité à neutraliser efficacement des cibles de surface ou des sous-marins.
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Cet exercice se déroule dans un contexte géopolitique tendu, à l’heure où les chefs militaires ne cessent de souligner leur volonté de préparer leurs soldats à la guerre. haute intensité ». En ce sens, le ministère des Armées a justifié cette expérimentation dans un communiqué : « Compte tenu du resserrement du contexte international et de la mise en service de munitions complexes de dernière génération, il apparaît désormais pertinent et possible de recourir à nouveau, de manière ponctuelle, à de telles expérimentations d’armes en mer. »
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Interrogé par le JDD, un expert estime que c’est “opportun” démontrer que la Marine nationale est capable de détruire un navire militaire depuis les profondeurs des océans. « La culture des sous-marins est la discrétion. Mais parfois, il est important de communiquer vos capacités de frappe. ».
La coque du vieux navire Premier Maître L’Her repose aujourd’hui à plusieurs milliers de mètres de profondeur. La Marine nationale conclut en précisant que cette opération « ne représente aucun danger ni pour l’environnement ni pour les activités maritimes. »