Corée du Sud. Le président désavoue sa loi martiale

Corée du Sud. Le président désavoue sa loi martiale
Corée du Sud. Le président désavoue sa loi martiale

De la communistes pro-nord-coréens . C’est ainsi que dès avril, le très conservateur président sud-coréen Yoon Suk-yeol avait décrit ses opposants progressistes au sein du Parti démocrate (DP). Mardi soir, Yoon est allé plus loin, laissant sans voix ses 51 millions de concitoyens en s’exprimant de manière impromptue sur la chaîne de télévision publique. YTN verser déclarer la loi martiale .

Du jamais vu depuis la fin de la dictature militaire, il y a quarante ans. Mais selon Yoon, il est urgent de protéger le pays contre la menace des forces communistes nord-coréennes . Le Président accuse l’opposition d’avoir fait en sorte que le Parlement un repaire de criminels . Majoritaire à l’Assemblée depuis les élections législatives d’avril, le Parti démocrate ferait tout, selon Yoon, pour établir une dictature législative pour renverser la démocratie libre .

Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol. | ARCHIVE CHUNG SUNG-JUN/VIA REUTERS
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Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol. | ARCHIVE CHUNG SUNG-JUN/VIA REUTERS

L’armée en manœuvre

Dans la foulée, des hélicoptères se sont posés sur le toit du Parlement à Séoul. Plusieurs députés se trouvaient déjà à l’intérieur du bâtiment, placé « sous scellés » par des militaires des forces spéciales, selon Yonhap. A l’extérieur, l’agence de presse sud-coréenne a également fait état d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre.

Yoon Suk-yeol trahit le peuple, » a protesté le chef du PD Lee Jae-myung. Nous ne pouvons pas laisser les militaires gouverner ce pays. Pour le chef de l’opposition, la loi martiale est nul et non avenu . Selon la Constitution, le Président est parfaitement autorisé à déclarer un tel état d’urgence. Dans un communiqué, le chef de l’armée, Park An-su, a confirmé que toutes les activités politiques étaient déjà interdites et les médias placés sous surveillance.

En jeu, le vote… du budget

Arrivé au pouvoir en mars 2022, Yoon Suk-yeol, ancien procureur de 63 ans, n’a jamais caché son peu d’estime pour la presse et toute forme de dissidence, systématiquement accusée de collusion avec l’ennemi historique, la Corée. du Nord. Plus de 71 ans après la fin de la guerre (1950-1953), les deux pays sont toujours officiellement en conflit, l’armistice signé n’ayant jamais débouché sur un traité de paix.

Plutôt que l’accusation, qui ne tient pas, de proximité avec la dictature nord-coréenne, le Parti démocrate a surtout eu le mauvais goût de s’opposer au projet budgétaire défendu par le gouvernement. Et d’exiger le limogeage de certains procureurs, proches du Président.

Yoon, qui dénonce les motions d’impeachment lancées à plusieurs reprises contre des membres de son entourage – il en cite 32 en deux ans –, aurait-il décrété la loi martiale dans le seul but d’étouffer toute dissidence ? Le doute s’est rapidement étendu à son propre camp conservateur : Han Dong-hoon, le chef de son parti Pouvoir populaire (PPP), a immédiatement dénoncé une erreur » du Président. Sur Facebook, il a promis de travailler avec les citoyens pour y mettre fin .

C’est chose faite à 1 heure du matin (17 heures en ) : 190 députés sur les 300 séances du Parlement ont voté pour exiger l’abrogation de la loi martiale. Parmi eux se trouvent une vingtaine de rebelles du parti de Yoon. Vers 2 heures du matin, l’armée quitte le Parlement.

 
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