Licencié par Stellantis, Carlos Tavares repart avec une prime coûtant plusieurs dizaines de millions d’euros

Le groupe automobile Stellantis a annoncé dimanche la démission « avec effet immédiat » de son patron emblématique Carlos Tavares. Jugeant qu’il n’était pas totalement indigne, le conseil d’administration ne s’est donc pas opposé à un départ avec des rémunérations élevées.

Publié le 12/02/2024 08:09

Mis à jour le 12/02/2024 08:51

Temps de lecture : 3min

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Carlos Tavares s’exprime lors d’un discours au Consumer Electronics Show (CES) à Las Vegas, Nevada, le 5 janvier 2023. (ROBYN BECK/AFP)

Le montant de l’indemnisation de Carlos Tavares, évincé par Stellantis, s’élève à plusieurs dizaines de millions d’euros, a appris franceinfo lundi 2 décembre auprès des membres du conseil d’administration. Le patron emblématique du groupe automobile franco-italo-américain a été contraint de démissionner avec effet immédiat sous la pression du conseil d’administration exceptionnel réuni dimanche soir. Le PDG de 66 ans devait garder les rênes de Stellantis pendant un an avant de prendre sa retraite, mais « des points de vue divergents » a eu raison de lui. Il lui est reproché une direction jugée trop brutale et une pression excessive sur les équipes, malgré les avertissements du conseil d’administration. Selon plusieurs sources, le conseil d’administration a enregistré une forme de démenti de la part du dirigeant.

Carlos Tavares a négocié une prime importante au vu de la rémunération astronomique qu’il percevait. Il était en effet le patron le mieux payé de l’industrie automobile, avec 36,5 millions d’euros pour l’année 2023. Le conseil d’administration l’a certes licencié, mais il a loué la capacité qui avait été son rôle dans le redressement du groupe Stellantis au cours du passé. dix ans. Jugeant qu’il n’était pas totalement indigne, le conseil ne s’est donc pas opposé à un départ avec des indemnités élevées.

Carlos Tavares était connu pour être un patron difficile. Pendant longtemps, son arrogance et sa gestion brutale ont été louées autant que son génie. On a admiré la façon dont il avait redressé le groupe PSA Peugeot Citroën, alors que l’entreprise était au bord de la faillite, pour en faire l’un des constructeurs mondiaux les plus performants, grâce notamment au rachat d’Opel, mais aussi à la fusion avec Fiat. Chrysler. Mais après des années prospères, la situation financière de Stellantis s’est détériorée à tel point qu’en octobre dernier, un avertissement sur les résultats a été émis, semant le doute parmi les actionnaires.

L’ensemble du secteur automobile souffre. Il y a la concurrence féroce des Chinois, le virage vers l’électrique, la baisse des ventes de voitures en Europe, mais Stellantis souffrait plus que ses concurrents. Son cours de Bourse chute, le groupe perd du terrain sur le marché américain, avec des grèves importantes. Carlos Tavares tentait à tout prix de redresser la poignée. La semaine dernière, il était en Espagne et au Moyen-Orient pour lever des fonds. Il a travaillé comme un diable, quitte à mettre la pression sur ses équipes

Le successeur de Carlos Tavares n’est pas encore connu. Il sera nommé au cours du premier semestre 2025. En attendant, John Elkann, héritier de la famille Agnelli, premier actionnaire du groupe, présidera un nouveau comité exécutif provisoire.

 
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