Au départ du semi-marathon de Bordeaux, « l’homme de fer » popularisé par une chanson d’Obispo

Au départ du semi-marathon de Bordeaux, « l’homme de fer » popularisé par une chanson d’Obispo
Au départ du semi-marathon de Bordeaux, « l’homme de fer » popularisé par une chanson d’Obispo

Sa haute silhouette a récemment été aperçue au départ de courses sur route dans la région et au-delà. Au marathon du Cap Ferret fin octobre, à celui de La Rochelle la semaine dernière et donc au semi-marathon de Bordeaux, ce dimanche 1est Décembre. Incontournable Nicolas Lacambre, Girondin de 40 ans, amputé d’un bras et d’une jambe depuis un accident de la route, le « 28 février 2008 », et une belle leçon de « résilience », comme on le dit trop souvent.

L’homme, qui vit entre Le Bouscat et Andernos, avec sa sœur, est discret, voire timide, mais n’est pas totalement inconnu. “L’homme de fer” célébré par Pascal Obispo dans la chanson “On n’est pas seuls sur Terre”, sortie en 2018, c’est lui, ce gamin décousu de 21 ans que le chanteur drague en pleine départementale 106, à Las , à Saint-Jean-d’Illac. Histoire vraie : Obispo a été le premier à venir en aide à Nicolas Lacambre, un jeune intérimaire, qui circulait en scooter lorsqu’une voiture a viré dans sa voie.

«Ça débloque le dialogue»

Il a perdu un bras dans l’accident et a fini par être amputé de sa jambe gauche « un an plus tard », trop endommagée et rongée par des staphylocoques. La victime et l’artiste se rencontreront par hasard lors du sacre des Girondins, champions de 2009, place des Quinconces, et entameront une correspondance qui aboutira à la chanson et à un livre.

Peu épargné par la vie, surtout ces dernières années, Nicolas Lacambre s’est retrouvé, équipé d’une lame composite, une raison pour se présenter aux courses sur route les plus difficiles. Où, tout d’un coup, le regard des gens change, ou mieux encore, il s’éclaire. « Il n’y a plus ce choc du handicap, plus de gens qui sont tristes quand ils nous voient comme ça, qui nous imaginent souffrir, nous sentir mal dans notre peau. Ils voient l’athlète, et cela ouvre le dialogue. C’est ce que je cherchais, j’étais enfermé dans cette bulle. »


« Il n’y a plus ce choc du handicap, plus de gens blessés quand ils nous voient comme ça. »

Base de données

A son actif, des chronos très honnêtes : 4h29 au Cap Ferret, 4h11 à La Rochelle. Il serre les dents, le moignon qu’entoure la prothèse lui fait mal au fil des kilomètres, mais Nicolas Lacambre court après cet encouragement. Il n’y a qu’à le voir lever un poing furieux quand, à son passage, les spectateurs l’acclament au nom de « l’homme de fer » inscrit au dos de son t-shirt. En d’autres termes : « Courir me sauve un peu la vie. »

 
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