Pour la cinquième fois depuis son arrestation, Paul Watson, 73 ans, a comparu ce mercredi 13 novembre 2024 devant la justice groenlandaise qui s’est prononcée sur son sort. Le militant écologiste reste donc en détention jusqu’au 4 décembre, a indiqué la police, tandis que le Danemark doit se prononcer sur la demande d’extradition du Japon liée à sa lutte pour les baleines. Selon la police, le militant écologiste a fait appel de la décision.
Le fondateur de Sea Shepherd, qui a récemment demandé la nationalité française, a été arrêté le 21 juillet à Nuuk, capitale du Groenland, territoire autonome danois. Il était en route avec son navire le « John Paul DeJoria » pour intercepter un nouveau navire-usine baleinier japonais. C’est dans une autre affaire relative à la chasse à la baleine, remontant à 2010, que le Japon demande son extradition, précise leAFP.
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Sentiment d’injustice
La lenteur du Danemark, qui a le dernier mot sur la demande japonaise, suscite une certaine frustration parmi les proches du militant. « Plus le temps passe, plus le sentiment d’injustice grandit »a pour sa part relevé Lamya Essemlali, la présidente de Sea Shepherd France.
“Dans dix jours, cela fera quatre mois qu’il a été incarcéré, ce qui correspond à la durée maximale de sa peine, s’il avait été reconnu coupable”, souligne-t-elle.
Le ministère danois de la Justice, qui a récemment reçu les avis de la police groenlandaise et du ministère public sur la demande d’extradition, n’a pas indiqué quand il rendrait sa décision. S’il refusait l’extradition, “il n’y aurait plus de motif de détention et (Paul Watson) serait libéré dès que possible après que cette décision aura été portée à l’attention de la police du Groenland”a expliqué le procureur en charge du dossier. Dans le cas contraire, ses défenseurs feraient appel.
Demande d’asile en France
Paul Watson espère rentrer en France, où il vit depuis juillet 2023 et où ses jeunes enfants sont scolarisés. Ses déboires ont suscité le soutien d’une partie de l’opinion publique et d’autres militants. La primatologue britannique Jane Goodall a appelé le président français Emmanuel Macron à accorder l’asile à l’Américano-Canadien.
Le Japon est, avec la Norvège et l’Islande, l’un des trois derniers pays au monde à pratiquer la chasse commerciale à la baleine.