Le candidat républicain est assuré d’être réélu ce 6 novembre pour un second mandat face à la démocrate Kamala Harris. Pour les États-Unis comme pour le reste du monde, ce n’est pas une bonne nouvelle.
Avoir peur n’empêche pas le danger. Nous avions peur du scénario auquel donnait lieu l’élection présidentielle américaine : la victoire de Donald Trump, qui, à 78 ans, entrerait pour la deuxième fois dans le Bureau Ovale et dirigerait la plus grande puissance du monde. Le suspense d’une élection annoncée depuis des mois comme extrêmement serrée alimentait l’espoir de conjurer la menace. Elle est maintenant ici. Peut-être renforcé par la déception, mais surtout nourri par l’expérience d’un premier mandat et l’intuition que le second sera le même, mais en pire.
Pire pour les femmes, comme l’a promis Donald Trump « pour protéger, que cela leur plaise ou non ». Pire pour les minorités noires ou latino-américaines. Pire encore pour les immigrés qu’il disait vouloir expulser en masse. Pire évidemment pour la planète, le futur président des États-Unis ne se soucie pas de la menace climatique comme son premier maillot. Pire pour l’économie mondiale, menacée par le protectionnisme et le nationalisme du futur locataire de la Maison Blanche. Pire pour l’équilibre du monde. Pire pour les Ukrainiens. Pire encore pour le Moyen-Orient. Pire pour l’Europe, jugée trop fragile pour résister aux mauvais vents qui vont souffler. Pire pour l’idée que l’on croyait assez simple de la vérité des faits. Donc pire pour l’information. Pire pour la culture aussi, et l’éducation, ces ennemies de la vulgarité trumpienne. Pire pour la science, qui est tout sauf synonyme de progrès pour le vainqueur du 5 novembre. Pire, en un mot, pour la démocratie. La démocratie américaine bien sûr. Mais ailleurs en démocratie aussi, la victoire de Donald Trump ne peut qu’affaiblir, sous bien des latitudes, et en premier lieu la nôtre, l’esprit de résistance à cette révolution réactionnaire. Cela fait des années qu’il prend des ailes dans de nombreuses démocraties dites libérales. L’élection de Donald Trump peut faire craindre qu’il ne soit plus en mouvement, mais qu’il s’annonce avec vengeance.