« Double peine, accords avec l’Algérie, société multiculturelle : difficile de ne pas être d’accord avec les propos de Bruno Retailleau ce soir. » Qui aurait cru deux mois plus tôt, alors que le NFP tentait d’imposer des candidats comme Lucie Castets ou d’autres encore plus farfelus à Matignon, que Marion Maréchal saluerait le discours du ministre de l’Intérieur ?
Marion Maréchal awaits action
« Il a même salué l’action de nos alliés conservateurs en Italie et validé la logique de la « triple frontière » (externe, européenne, nationale) que j’ai défendue lors de la campagne européenne. » added Marion Maréchal, avant d’ajouter en guise d’avertissement : « Les paroles plaisent certes, mais c’est l’action que l’on attend. Les interviews ne suffiront pas à sauver la prochaine Philippine ! »
Plus tôt dans la journée, Marion Maréchal a déclaré sur le plateau de BFMTV qu’elle pensait que Bruno Retailleau aurait du mal à mettre en place des mesures concrètes et efficaces pour lutter contre l’immigration et la précarité.
Le centre comptable
Un ministre de l’Intérieur qui ne s’excuse pas auprès de la gauche provoque forcément une réaction. Prisca Thévenot, ancienne porte-parole du gouvernement Attal, a été la première à lancer les hostilités. Elle reproche à Bruno Retailleau son approche trop générale des phénomènes migratoires et sa non-distinction entre immigration clandestine et immigration légale.
Venant d’un gouvernement ayant proposé 326 954 titres de séjour en 2023 (record de délivrance sur un an) on peut comprendre que le député de l’ex-majorité ne partage pas la vision du ministre de l’Intérieur. « Ne pas faire de distinction ouvre la voie à l’infirmière autorisée » explique-t-elle sur son compte X.
La liste des électeurs RN sera longue, car selon une enquête Odoxa-Backbone pour Le Figaro publié ce jeudi 26 septembre, une large majorité de Français est favorable au rétablissement du délit de séjour irrégulier (79%)le durcissement des conditions d’octroi des titres de séjour aux sans-papiers (78 %), puis le remplacement (69 %) de l’aide médicale d’État (AME) par l’aide médicale d’urgence (AMU).
La gauche est en colère
Plus à gauche, les réactions ne se sont pas fait attendre non plus. Au PS, la députée Colette Capdevielle a par exemple déclaré que « entre caricature et racisme ce que dit #Retaileau est une honte absolue. »
Le (très) malheureux candidat NFP aux législatives du Gard, Nicolas Cadène, a partagé un fil de discussion sur X qui serait sans doute amusant si le triste personnage n’était pas sérieux. Cherchant à « démystifier » l’idée selon laquelle la France aurait une culture judéo-chrétienne, il affirme par exemple que « Toutefois, une telle affirmation ne correspond en rien à une réalité sociologique objective.. » Il ajoute même, après avoir parlé des persécutions contre les Juifs menées par Saint Louis – il y a tout de même près de huit siècles – que « L’antisémitisme est également encore aujourd’hui, et malheureusement, extrêmement répandu dans toutes les catégories de la population française. » Pour autant, il n’est pas question ici de parler de l’Islam, non, ce serait trop honnête.
Finalement, l’indescriptible ami du Hamas Thomas Portes a déployé toutes ses ressources cognitives pour écrire que : « Bruno Retailleau continue dans son racisme atmosphérique. Pas de recadrage à venir. Macrolépénisme. » Il est tard, il aurait peut-être dû éteindre son téléphone avant de dormir.
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