Un bronze trouvé par Camille Claudel aux enchères

Un bronze trouvé par Camille Claudel aux enchères
Un bronze trouvé par Camille Claudel aux enchères

(Paris) Une version de Moyen ÂgeLa célèbre sculpture de l’artiste français Camille Claudel, a été retrouvée par hasard dans un appartement inhabité à Paris et sera proposée aux enchères en le 16 février, a-t-on appris lundi auprès du commissaire-priseur qui l’a découverte.


Publié hier à 11h03

Matthieu Semont, chargé de l’état des lieux de cet appartement parisien le 17 septembre, a expliqué à l’AFP avoir “été pris d’émotion” en “reconnaissant” ce bronze, confirmant une information de presse.

« C’est plus une rencontre qu’une découverte, c’est magique, ai-je pleuré. Ce bronze, dont on avait perdu la trace depuis plus d’un siècle, est d’une qualité étonnante”, ajoute-t-il.

Il raconte : « Je suis venu dans le cadre d’un état des lieux successoral comme je le fais tous les jours, chez notaire, dans un appartement plongé dans le noir, fermé depuis une quinzaine d’années, avec beaucoup de poussière. J’ai soulevé le tissu qui recouvrait la sculpture et j’ai tout de suite reconnu une partie de la sculpture, celle implorante (une jeune femme à genoux suppliante, NDLR), d’avoir travaillé sur cette œuvre il y a 25 ans. .

« Un bronze comme celui-là, on aurait imaginé que ses propriétaires l’auraient mis dans un endroit où il serait référencé, exposé. Là, il nous a été livré sans préavis», s’étonne-t-il.

La sculpture représente un cycle de vie, incarné par trois personnages, dont une jeune femme agenouillée, symbolisant la passion déchirante entre le sculpteur et le célèbre sculpteur français Auguste Rodin, selon plusieurs historiens de l’art.

Commande avortée de l’État français à Camille Claudel, l’œuvre évoque aussi sa descente aux enfers après sa rupture avec Auguste Rodin « qui n’a jamais cessé de l’aimer et a pleuré en la découvrant implorante chez le fondeur Eugène Blot », souligne le commissaire-priseur.

Également intitulé Destin, Le chemin de la vie ou Destinc’est une œuvre majeure dont il n’existe que quelques exemplaires, dont deux aux musées d’Orsay et Rodin à Paris et un autre au musée Camille Claudel de Nogent-sur-Seine.

Mesurant 61,5 x 85 x 37,5 centimètres, il est signé « C. Claudel » et porte le cachet du fondateur et ami indéfectible du sculpteur, « Eugène Blot Paris ». Elle fut exposée et vendue en 1908 et probablement fondue au tout début du 20e siècle, selon M. Semont.

Estimé entre 1,5 et 2 millions d’euros (2,3 et 3 millions de dollars), il sera proposé aux enchères par sa maison de ventes, Philocale, le 16 février à la mairie de la ville d’Orléans.

En novembre 2017, 17 œuvres du sculpteur avaient réalisé un triple résultat par rapport à l’estimation, avec 12 préemptions et 1,187 million d’euros pour un autre bronze célèbre, L’abandon (1886), le double de son estimation basse.

 
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