Inauguré en 2005, le monument dédié à la jeunesse nantaise par l’auteur de Vingt mille lieues sous les mers est tombé au sol, quatre ans à peine après un premier incident similaire.
Le Figaro Nantes
Quel esprit maléfique tourmente la statue du petit Jules Verne à Nantes ? Installé face à la Loire, sur un promontoire de la butte Saint-Anne, le monument au jeune écrivain – qui passa ses vingt premières années dans la cité des ducs – contemple habituellement la figure héroïque du capitaine Némo, le sextant déployé vers l’horizon. et l’aventure. Cependant, les rêveries enfantines ont tourné court. De manière peut-être choquante, la statue est tombée au sol dans la nuit du samedi 9 au dimanche 10 novembre. Le banc de pierre s’est détaché de ses pilotis, envoyant l’auteur de Vingt mille lieues sous les mers . L’écrivain commence à s’y habituer. Il y a quatre ans, un incident similaire avait déjà provoqué la chute de la statue.
A l’époque, les services de la ville de Nantes ont eu l’occasion de voir venir le problème, lié à l’usure du socle de la statue de l’adolescent Jules Verne. Un restaurateur a même été consulté pour le consolider. Cependant, l’intervention n’a pas été achevée à temps, à tel point que le 18 septembre 2020, le monument s’est mis à genoux pour la première fois. Comme dit alors Presse océanique la statue est déplacée en réserve pendant que les travaux de réhabilitation du socle sont réalisés. Une opération achevée en décembre.
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Éviter un troisième incident
Comme pour l’incident de 2020, il n’existe aucune preuve suggérant un acte de vandalisme. Hormis le socle, la statue elle-même semble avoir été peu endommagée. Ce répété deux fois n’en reste pas moins déchirant aux yeux d’Élisabeth Cibot. “C’est quand même très surprenant, une statue comme celle-là ne tombe pas toute seule.” réagit au Figaro le sculpteur nantais, créateur du groupe en bronze de Jules Verne et du capitaine Némo – un ensemble inauguré en 2005 par la ville de Nantes, à l’occasion du centenaire de la mort de l’écrivain. Selon l’artiste, un sceau imparfait à l’extrémité du pied gauche semble avoir cédé. Ou une partie du monument qui a dû être reprise il y a quatre ans.
Un examen du monument devrait permettre de mettre en évidence le mal qui taraude le groupe statuaire nantais. Et de corriger les éventuelles imperfections de la restauration précédente. « J’appelle les services techniques de la ville pour me contacter. Il faudra probablement revoir le type de fixation utilisé, pour éviter que cela ne se reproduise une troisième fois.suggère Élisabeth Cibot, qui regrette d’avoir appris les dernières mésaventures de son œuvre par la presse, plutôt que par l’initiative de la communauté qui la lui avait commandée, il y a près de vingt ans. “C’était déjà le cas en 2020, lorsque la municipalité a le devoir d’informer les artistes lorsqu’il arrive quelque chose à l’œuvre”, elle remarque.
Interrogée, la mairie de Nantes n’a fourni aucune précision sur l’incident ni sur la précédente restauration du monument. Mardi matin, la statue renversée reposait toujours derrière des barrières de sécurité, installées dimanche par les équipes municipales. Lundi, la communauté a demandé à nos confrères de Ouest de la France que la restauration du monument ne devrait être qu’une question de jours.