Aux yeux d’Ecolo, la multiplication de ces logements « contribue à la flambée des prix et à une réduction de l’offre de logements accessibles aux résidents permanents. En revanche, il est souvent plus rentable pour les propriétaires de louer leur bien à des touristes qu’à des locataires permanents, sans oublier la concurrence déloyale envers l’hôtellerie traditionnelle qui crée des emplois dans notre ville. Cette situation ne peut être ignorée, d’autres villes européennes ont déjà payé le prix d’une réglementation trop tardive de l’hébergement touristique.
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Selon les chiffres du SPF Economie, on apprend qu’en 2023, 186.159 nuitées ont été officiellement recensées, traduisant, aux yeux de la ville de Mons, le caractère désormais hautement touristique de la Cité du Doudou. « Officiellement, parce que l’on sait que toute une série d’hébergements ne sont pas intégrés dans ces statistiques, et notamment les données relatives à une part des locations touristiques de courte durée dans des hébergements initialement dédiés à l’hébergement résidentiel », souligne Nicolas Martin (LB), senior.
Un problème commun aux grandes villes
« Les locations de courte durée, notamment via les plateformes en ligne, ont en effet fortement augmenté depuis la crise covid. S’ils constituent des opportunités pour les hôtes et les touristes, ils peuvent parfois s’avérer inquiétants pour les pouvoirs publics locaux. Ce qui n’était au départ qu’un moyen de rentabiliser une partie de la maison familiale inutilisée, a cédé la place, dans certaines villes, à un véritable business, où investisseurs et agences s’approprient la plus grande part du marché et où la spéculation immobilière prend le dessus. priorité sur l’économie collaborative.
D’autres villes, comme New York, Rome, Florence et Bruxelles, ont déjà pris des mesures dans ce domaine. “Mais ces mesures sont parfois drastiques et mettent du - à produire leurs effets. Par exemple à New York où les décisions prises ont vu l’offre légalement distribuée baisser de 83% sans baisse du prix des loyers, c’est plutôt un marché parallèle caché et non régulé qui s’est développé. Par ailleurs, hormis ces quelques exemples connus, très peu d’études et d’analyses indépendantes sont disponibles concernant le « surtourisme ».
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Pour Mons, les sites de gestion spécialisés pour opérateurs touristiques (LightHouse et airDNA) répertorient entre 220 et 300 offres d’hébergement de courte durée sans que celles-ci soient toutes officiellement répertoriées par les autorités compétentes, même si en Wallonie, le Code wallon du tourisme impose à toute personne qui propose des services touristiques les hébergements en location doivent se déclarer auprès du Commissariat Général au Tourisme.
Liste et carte
Mons ne cache pas son intention de proposer une solution au problème. « Nous pensons qu’il deviendra indispensable à moyen terme de réguler l’offre d’hébergement touristique de courte durée dans certains quartiers. C’est pourquoi, avec le soutien du Commissariat Général au Tourisme, nous souhaitons recenser et cartographier l’offre, afin de prendre les mesures appropriées pour concilier au mieux, d’une part, développement touristique et économique, et d’autre part, maintien d’une offre de logements résidentiels abordables pour les résidents.
Cela pourrait passer par la mise en place d’une réglementation des locations de courte durée (limitation du nombre de jours autorisés à la location, obligation d’autorisations particulières, imposition de restrictions géographiques) ; la création de taxes spéciales sur les locations de courte durée, qui sont collectées auprès des hôtes ; l’obligation des hôtes de louer leur résidence principale sur des plateformes de location courte durée, afin d’éviter des effets négatifs sur le marché de la location longue durée et de préserver le caractère résidentiel des quartiers ; la mise en place d’équipes particulières de surveillance chargées de vérifier la conformité des locations de courte durée à la réglementation en vigueur (contrôles sur place et amendes en cas de non-respect) ; la mise en place de partenariats avec des plateformes de location.
« Même si une série de mesures s’offrent aux autorités locales, régionales et nationales, tous les observateurs s’accordent à dire qu’à ce stade personne n’a encore trouvé de recette miracle pour les nouveaux usages générés par la révolution des plateformes comme Airbnb. Cela reste un défi que la majorité doit relever. répondre à.affirme encore Nicolas Martin. Reste finalement à trouver la meilleure solution…