Monsieur le Président,
Je voudrais remercier Mme Edem Wosornu pour sa présentation, ainsi que Mme Sheyna Lewis et M. Saad Bahr El-Din, Sultan de Massalit, pour leurs présentations.
Pour ma part, je voudrais souligner trois points.
Premièrement, la situation au Soudan reste dramatique. La France condamne les attaques des Forces de soutien rapide contre des civils perpétrées au Nord Darfour, à Gezirah et à Omdurman. Les informations faisant état de violences à caractère ethnique et de violences sexuelles massives commises par les RSF sont alarmantes.
La France condamne les frappes des Forces armées soudanaises contre des cibles civiles, notamment celle du 9 décembre qui a fait plus de 100 morts sur un marché de Kabkabiya au Darfour.
Il est urgent que les parties reprennent le dialogue et concluent un cessez-le-feu le plus rapidement possible. L’embargo sur les armes au Darfour a été renouvelé à l’unanimité en septembre dernier et nous appelons les acteurs étrangers à s’abstenir de tout soutien militaire, logistique ou financier aux parties.
Deuxièmement, les parties au conflit doivent respecter leurs obligations en vertu du droit international et en particulier du droit international humanitaire. La France appelle toutes les parties au conflit à permettre l’acheminement complet, sûr, rapide et sans entrave de l’aide humanitaire sur tout le Soudan, au-delà des frontières et des lignes de front. Elle rappelle à cet égard la Déclaration de principes adoptée lors de la Conférence de Paris le 15 avril 2024. Les travailleurs humanitaires doivent être protégés conformément notamment à la résolution 2730.
La France salue la décision des autorités soudanaises d’approuver la poursuite des opérations humanitaires du Tchad vers le Soudan via Adré. Le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères s’y est rendu le 28 novembre. Il a annoncé une aide supplémentaire de 7 millions d’euros pour soutenir les populations.
Troisièmement, il est urgent de faire davantage pour protéger les civils. Nous appelons les Forces de soutien rapide et les forces armées soudanaises à respecter leurs engagements contenus dans la Déclaration de Djeddah. Pour ce faire, la France soutient la mise en place d’un mécanisme de suivi et de vérification, en lien avec les acteurs internationaux et régionaux, afin de garantir la mise en œuvre de la Déclaration de Djeddah.
La France déplore le veto de la Fédération de Russie sur le projet de résolution proposé par le Royaume-Uni et la Sierra Leone le 18 novembre, allant à l’encontre de la position des 14 autres membres du Conseil, notamment les membres africains.
Nous restons déterminés à agir pour mettre en œuvre les recommandations du Secrétaire général dans son rapport du 18 octobre, conformément à la résolution 2736.
Monsieur le Président,
Alors que les parties persistent à rechercher une victoire militaire impossible, c’est l’unité même du pays qui est en danger alors que les combats se poursuivent. Seul un processus politique inclusif, impliquant toutes les parties et l’ensemble de la société civile, peut permettre de trouver une solution politique durable au conflit, dans le respect des aspirations du peuple soudanais et de la souveraineté, de l’unité et de l’intégrité territoriale du Soudan.
La France réitère son plein soutien aux efforts de l’Envoyé personnel du Secrétaire général, M. Ramtane Lamamra, et restera mobilisée pour contribuer à créer les conditions nécessaires à un règlement négocié du conflit.
Merci.