Depuis l’incendie de son entrepôt d’Hagetmau, dans les Landes, en mars dernier, Gäel Thépaut peine à se remettre sur pied. Les indemnisations tardives ont entraîné des retards de paiement pour l’entreprise et les demandes des clients ont du mal à être satisfaites. Désespéré, il est allé jusqu’à enfoncer sa voiture dans la vitrine de son assureur.
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L’avenir s’annonce prometteur pour Meubles Imag. Il y a un an, l’entreprise landaise spécialisée dans la création de mobilier enregistrait plus de 2,5 millions d’euros de chiffre d’affaires et une croissance de 10 %. Un rêve brutalement interrompu le 16 mars, lorsque son entrepôt d’Hagetmau prend feu. Les flammes ont consumé les locaux commerciaux et une grande partie du stock.
Depuis, Gaël Thépaut tente de faire vivre son entreprise. “J’en ai assez”chuchote le gérant, les larmes aux yeux, entre deux sollicitations téléphoniques. « Nous ne nous concentrons pas sur la gestion de l’entreprise. On ne gère que le désastre, le problème”poursuit l’entrepreneur, suspendu d’indemnisation par son assureur, Groupama.
Jusqu’en juillet, plusieurs centaines de milliers d’euros d’indemnisation sont versés à titre d’acomptes. Mais ces paiements prennent du retard et Imag Meubles peine à tenir les délais. « Nous avons réussi à honorer les délais de prélèvements grâce à notre activité et non par rapport aux dépôts de Groupama »souligne Gaël Thépaut, qui tient l’assurance responsable de la cessation des paiements.
Aujourd’hui, nous avons perdu notre assurance-crédit, notre notation Banque de France a chuté. Plus personne ne veut nous suivre.
Gaël ThépautPrésident de Meubles Imag
Dans un profond sentiment de solitude et de désarroi, l’entrepreneur souhaite être entendu et faire réagir sur son sort. Le 4 décembre, en début de soirée, il roule avec son véhicule en direction de l’agence Groupama de Saint-Pierre-du-Mont. Personne n’a été blessé, mais une vitre a été brisée. Gaël Thépaut devra s’expliquer sur ces faits, qu’il dit regretter, en mars 2025 devant le tribunal de Mont-de-Marsan.
Une grande partie du stock ayant brûlé dans l’incendie, Imag Meubles peine à répondre aux demandes des clients. En attendant un réapprovisionnement, l’activité est quasiment à l’arrêt. Les six salariés souhaitent cependant rester présents. « On essaie de faire comme avant : se lever, boire un café ensemble le matin… Ça commence à être long et moralement compliqué. Il y a beaucoup de stress »confie Virginie Constant, directrice générale adjointe de l’entreprise.
Leurs tâches ne sont plus tout à fait les mêmes qu’au départ. Chacun essaie de faire avancer l’entreprise du mieux qu’il peut. « Nous préparons les commandes et l’affrètement. Nous essayons de nous assurer un avenir, si nous parvenons à en avoir un… Relancer la machine avec le peu que nous avons »Prêt en témoigne. Le salarié aurait pu quitter l’entreprise lorsque les difficultés sont apparues, mais il a décidé de rester par solidarité.
C’est de plus en plus compliqué à vivre, mais nous allons tous rester ensemble jusqu’au bout. Nous ne voulons pas abandonner et nous séparer.
PrêtEmployé de la société Imag
La carcasse calcinée du bâtiment endommagé n’a pas bougé depuis mars, la voiture de société est toujours coincée sous les décombres. Un nouveau problème surgit : le périmètre n’est pas sécurisé et l’amiante présente sur place s’envole en morceaux vers les propriétés voisines.
Groupama a résilié toutes les assurances de l’entreprise au 31 décembre 2024 et, selon Gaël Thépaut, aucune autre assurance ne veut couvrir le bâtiment endommagé.
Interrogé, l’assureur se défend : « Notre volonté est de reprendre les négociations le plus rapidement possible pour notre membre, afin de trouver un accord le plus rapidement possible. Les fonds destinés au règlement du sinistre peuvent être transférés très rapidement.»
Après des mois de lutte et de manœuvres, Gaël Thépaut se sent dans une impasse. L’entreprise est obligée d’être assurée pour maintenir son activité commerciale. «Je veux juste que mon entreprise redémarre. Je veux que mes salariés gardent leur emploi, que des solutions soient trouvées »implore-t-il, craignant de fermer définitivement la porte en janvier.