(Paris) Les dirigeants des partis politiques en France, hors extrême droite et gauche radicale, sont invités mardi après-midi à une rencontre avec le président français Emmanuel Macron afin d’avancer sur une « méthode » permettant de constituer un futur gouvernement, et surtout pour survivre à la censure.
Mis à jour hier à 15h27
ACEF eux-mêmes
Agence France-Presse
Après une courte trêve consacrée à la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, Emmanuel Macron a repris lundi ses consultations afin de nommer un nouveau Premier ministre.
Il a invité les chefs de partis – hors Rassemblement national (RN-extrême droite) et La France Insoumise (gauche radicale) – et les chefs de groupes parlementaires à l’Élysée autour de la même table mardi à partir de 14 heures, heure locale, après avoir consulté séparément les différentes forces politiques. depuis vendredi.
« L’idée est que […] “Le président de la République peut faire une forme de synthèse” des réunions de ces derniers jours “et travailler sur une forme d’accord de méthode sur la façon dont on pourra discuter dans les jours à venir”, a résumé la patronne des Écologistes Marine Tondelier. sur France Info.
“Un pas”
Les socialistes et communistes, membres du Nouveau Front populaire avec La France insoumise, enverront également leurs représentants.
« Comment sauver le soldat Macron et le macronisme avec lui », a crié sur X Eric Coquerel, cadre LFI à l’Assemblée, en s’adressant aux autres forces de gauche.
Le président du groupe communiste André Chassaigne a annoncé une réunion des dirigeants du NFP à l’Assemblée mardi à 9 heures locales.
La leader de l’extrême droite française Marine Le Pen et le président du RN Jordan Bardella ne seront pas non plus à l’Élysée. L’entourage du chef de l’Etat estime que le parti lepéniste et LFI ont fait valoir qu’ils ne souhaitaient pas trouver de compromis.
Cette réunion ne devrait cependant pas être le lieu de travailler sur une plateforme programmatique, et cette lourde tâche resterait confiée au futur premier ministre, alors que plusieurs noms circulent.
Issu de la droite, l’ancien commissaire européen Michel Barnier, en poste depuis seulement trois mois, a été contraint de démissionner jeudi, après un vote de censure à l’Assemblée nationale.
La gauche continue de réclamer un chef de gouvernement issu de ses rangs, mais plusieurs noms issus du bloc central circulent également.
“Nous avons fait un pas ce matin”, a déclaré le patron du parti communiste Fabien Roussel, venu avec “l’envie de trouver des solutions” mais sans “mettre de préalables”, pas même ceux d’un premier ministre de gauche, bien au contraire. aux socialistes, qui l’exigent.
“Situation d’urgence”
Les députés indépendants ont demandé “quelque chose qui rassemble les différentes sensibilités”, et surtout “que cela soit rapide, car le pays est dans une situation d’urgence”, a résumé leur vice-président Christophe Naegelen.
Si tout le monde semble vouloir une solution rapide, les précédents incitent à la prudence : il a fallu 51 jours à Emmanuel Macron pour choisir Michel Barnier, et plusieurs semaines dans le cas de ses prédécesseurs Gabriel Attal et Elisabeth Borne.
Le centriste François Bayrou, préoccupé par “une situation qu’aucun citoyen français ne peut accepter de voir perdurer ou se complexifier”, ne revendique pas le poste mais presque : “Si je peux nous aider à sortir de tout ça, je le ferai.”
Offre de service saluée par un tollé à gauche. Le social-démocrate Raphaël Glucksmann a jugé sur France 2 que le centriste « enverrait le message de continuité politique ».
« Lignes rouges »
Pourtant, la gauche réclame sa part du pouvoir. “Si ce n’est pas un Premier ministre de gauche, nous ne participerons pas à ce gouvernement”, a prévenu le chef des députés socialistes Boris Vallaud sur France Inter.
Ce scénario se heurte cependant à plusieurs « lignes rouges ». A commencer par celles de l’homme fort de la droite Laurent Wauquiez, qui rafle Le Figaro « une hypothèse incroyable ».
Le numéro un du Parti socialiste Olivier Faure a néanmoins proposé vendredi des « concessions réciproques » au président français.
Mais ce début d’ouverture a suscité l’ire de La France Insoumise, qui a enquêté tout le week-end sur le procès pour déloyauté de ses alliés. “Faure ne décide pas seul”, a tonné le leader de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon dans la presse italienne et espagnole.