Vous êtes de retour avec un nouveau spectacle. Qu’est-ce qui vous a inspiré pour créer « Ah… l’école ! » ?
Après « Booder is back » que j’ai joué pendant quatre ans et demi, j’avais envie de revenir rapidement sur scène. Je ne voulais pas attendre une pause. Il fallait trouver un thème universel qui rassemble les grands-parents, les parents et les enfants. Quoi de mieux que l’école ? Nous sommes tous passés par là, à différents niveaux. Deuxième chose, je suis parti du constat que l’école en ce moment ne se passe pas bien. J’avais donc envie de parler de l’école en faisant passer des messages importants. Parce que l’éducation est la base d’un pays. Quand j’ai commencé à lire les reportages, où il y a des élèves qui frappent les professeurs, du harcèlement, toutes ces choses, je me suis dit, étant donné que j’ai un public familial, qu’il fallait me laisser leur en parler.
Y a-t-il des souvenirs personnels qui ont marqué la série ?
Oui, il y a des souvenirs personnels qui sont un peu déguisés en humour, car il fallait que ce soit drôle. Je parle de mes notes, de mon carnet de correspondance (NDLR : le journal de classe). Je compare beaucoup mon école avec celle de mon fils. Je suis papa, alors j’essaie de voir ce qui était bien avant et ce qu’il y a de mieux chez lui aujourd’hui.
Quel élève était Booder ?
J’étais un enfant qui racontait beaucoup de blagues. Je n’ai pas été insolent ou irrespectueux. Je n’ai jamais été violent, ni physiquement ni verbalement. Je connaissais mes limites. À un moment donné, quand le professeur m’a dit : « Bon, maintenant ça suffit », je me suis calmé.
Étiez-vous un bon élève ?
Dix et demi, onze sur vingt. Il suffisait d’être au bord du ravin et de ne pas y tomber. C’est ce qui agaçait mes professeurs qui me disaient : « On peut avoir tellement de bonnes notes, mais on préfère se concentrer sur le rire ». Très tôt, j’étais contre le système de notation. Parce qu’on prenait des cours pour avoir une bonne note et non pour apprendre. Je le regrette. Aujourd’hui, j’ai découvert la lecture. Je lis beaucoup. Et je redécouvre des livres qui m’ont été imposés quand j’étais petite.
Quand vous voyez l’école d’aujourd’hui à travers les yeux de votre fils, que voyez-vous ?
Beaucoup de choses ont changé pour le mieux. Comme Internet. Le Web aide. Avant, quand je ne comprenais pas la leçon, c’était compliqué. Aujourd’hui, quand mon fils ne comprend pas quelque chose, il va sur YouTube, où il tape le nom de la leçon. Il y a toujours quelqu’un pour l’expliquer différemment. Parfois, nous lui expliquons même des théorèmes avec des dessins animés. Mais il y a beaucoup de choses qui ont régressé. Le harcèlement scolaire, par exemple, dont je parle à la fin de l’émission, est devenu quelque chose de catastrophique. Avant, les blagues s’arrêtaient à l’école. Aujourd’hui, cela continue sur les réseaux sociaux. Et c’est de pire en pire. Aujourd’hui, la solution est de changer les tyrans de l’école. Il encourt une double peine. Non seulement il est harcelé, mais il est également contraint de changer d’école. Et pour le harceleur, tout va bien. Je vous en parle de manière touchante dans l’émission. Réveiller les parents et leur dire qu’il faut éduquer ses enfants, car le harcèlement vient aussi d’un manque d’éducation de l’enfant. Apprenez-leur que nous sommes tous pareils, que nous devons vivre ensemble. Je ne suis pas conférencier. Je fais juste des observations.
Avez-vous déjà été victime de harcèlement ?
Non, j’ai de la chance de ne pas avoir été harcelée. Parce que j’étais drôle, j’étais l’ami dont tu avais besoin pour passer une bonne journée. J’avais la répartie. Donc personne ne s’est moqué de moi, parce qu’ils pensaient que j’allais les mitrailler s’ils se moquaient de moi. Mais je me mets à la place de tous ces gamins qui n’ont pas cette répartie et dont on se moque tous les jours.
“Je fais plein de choses pour ne rien regretter”
« TF 1 a deux épisodes de La Nounou prêts à être diffusés », annonce l’humoriste boulimique de projets, qui joue dans cette série qui a cartonné en février dernier. Il incarne « ce type qui a grandi dans les quartiers populaires et qui se retrouve à s’occuper des enfants des riches par exemple, même s’il ne connaît pas ce monde-là ». « J’écris un livre, j’en suis à ma troisième émission écrite, j’ai écrit une pièce de théâtre, etc. J’ai animé une émission télévisée, « Friday Anything Goes », avec Arthur. J’essaie de faire les choses que j’aime pour ne rien regretter, me dire que le jour où ça s’arrêtera, peu importe la raison, parce que personne n’est éternel, je n’aurai aucun regret, j’aurais tout fait.
Booder sera le 28/01/2025 à Namur, le 18/03/2025 à Louvain-La-Neuve, le 19/03/2025 à Braine-Le-Comte, le 30/01/2026 à Mons, le 01/ 31 /2026 à Liège et 02/01/2026 à Bruxelles. Infos et réservation sur Odlive.be