Serge Atlaoui, incarcéré en Indonésie pendant dix-neuf ans et condamné à mort pendant dix-sept ans pour le trafic de drogue, retournera en France le 4 février. Vieux Français.
Le 19 décembre, la France a envoyé en Indonésie une demande officielle de transfert de Serge Atlaoui tandis que l’Indonésie a commencé des négociations pour le rapatriement des prisonniers avec plusieurs pays. Il a été arrêté en 2005 dans une usine où des dizaines de kilos de médicaments ont été découverts, dans la banlieue de Jakarta.
Le soudeur artisanal a toujours nié être un trafiquant de drogue, affirmant qu’il n’avait installé des machines industrielles que dans ce qu’il croyait être une usine acrylique. Son exécution était prévue pour avril 2015, mais il a été épargné au tout dernier moment.
Au moins quatre autres Français sont actuellement condamnés à mort dans le monde, selon l’ONG ensemble contre la peine de mort (ECPM)
Peu d’informations sur les incarcérés
Le spectre de la peine de mort oscille depuis près de 30 ans pour Stéphane Aït Idir et Redouane Hamad. Ces deux deux ressortissants, le premier franco-algérien, le deuxième franco-marocain, ont été arrêtés en 1994 au Maroc. Ils ont été reconnus coupables de l’attaque contre l’hôtel Atlas-Asni à Marrakech au cours de laquelle deux touristes ont été tués.
Au cours de leur procès en janvier 1995, ils ont été condamnés à mort. Bien que les tribunaux marocains continuent de transmettre ces peines, aucune personne condamnée n’a été exécutée depuis 1993. Le pays s’est même déclaré en faveur d’un moratoire contre la peine de mort à l’ONU en décembre 2024.
-Nora Lolam serait la seule femme française incarcérée et condamnée à mort à l’étranger. Depuis son arrestation en 2005 en Algérie, peu d’informations ont circulé sur les raisons de sa condamnation ou même si elle est toujours en vie ou non. Anne Denis, chef de la section responsable de la Commission de peine de mort, d’Amnesty International, a confié en 2021 à National Geographic que l’ONG «Avait été informé par le Quai d’Orsay mais n’a pas reçu de détails sur son meurtre depuis».
La dernière condamnation à mort pour un Français, toujours en vigueur, remonte à 2010. Le Chan Thao Phoumy franco-laotienne a été condamné le 9 août 2010 pour la fabrication, le transport, la contrebande et le trafic de méthamphétamine en Chine. Il aurait appartenu à un réseau produisant plusieurs tonnes de médicaments entre 1999 et 2003. Aucune nouvelle concernant lui n’a jamais été communiquée par les autorités chinoises. La Chine est l’un des pays qui applique le plus la peine de mort.
Treize commutations en cinq ans
Michael Legrand n’était pas français au moment de sa condamnation. Il est dans le couloir de la mort en Louisiane depuis 2001. Puis Américain, il a été reconnu coupable d’avoir tué un Cubain avec quarante blessures de couteau.
En 2003, il a été adopté par son oncle français, qui lui a accordé la double nationalité et lui a permis d’accéder à une assistance consulaire française. Aujourd’hui, il serait toujours détenu dans une prison de Louisiane. La plupart du temps, il n’est pas compté dans le recensement des Français sous la peine de mort car il a obtenu la nationalité française après sa condamnation.
Au cours des cinq dernières années, les condamnations à mort d’au moins 13 français ont été commuées dans le monde. Les derniers remontent à 2024. Onze Français emprisonnés en Irak, accusés de l’appartenance à l’État islamique, auraient vu leurs condamnations à mort transformées en présélection à perpétuité. Selon l’ECPM, les derniers français exécutés étaient en 1983 au Zimbabwe.