Le gaz naturel a de beaux jours devant lui. En 2024, la planète a consommé 115 milliards de m3 de plus qu’en 2023, un record historique. Cette hausse de 2,8% est supérieure au taux de croissance moyen des années 2010 à 2020, de l’ordre de 2%, a souligné l’Agence internationale de l’énergie (AIE), dans un rapport publié mardi 21 janvier 2025.
Le gaz est le combustible qui a répondu à 40 % de l’augmentation de la demande énergétique. « La région Asie-Pacifique représente près de 45 % de la demande supplémentaire de gaz en 2024, grâce à son expansion économique continue », précise l’AIE. C’est également cette région qui continuera à tirer la consommation mondiale à la hausse en 2025.
Le très convoité GNL
« Dans le même temps, l’équilibre gazier mondial reste fragile, avec une offre qui reste tendue et des tensions géopolitiques qui continuent d’alimenter la volatilité des prix », souligne le rapport. L’arrêt du transit du gaz russe via l’Ukraine au 1er janvier 2025 “ne devrait pas constituer un risque imminent pour la sécurité d’approvisionnement de l’Union européenne”, rassure l’AIE.
L’agence de l’OCDE s’attend toujours à une augmentation de la demande de gaz naturel liquéfié (GNL), qui est transporté par navires méthaniers et non par gazoduc terrestre. Le GNL est utilisé en Europe comme en Asie pour compenser le manque de gaz russe depuis le début de la guerre en Ukraine en 2022. Les importations européennes de GNL ont toutefois chuté de 18 % en 2024.
-Le changement climatique a également des conséquences de plus en plus visibles sur la demande de gaz. « La production à base de gaz joue un rôle de secours de plus en plus important pour assurer la sécurité de l’approvisionnement en électricité » lorsque la production d’énergie renouvelable est faible, explique le rapport.
L’AIE cite par exemple les sécheresses en Colombie et au Brésil, qui ont limité le recours à l’énergie hydroélectrique, ou encore une tempête hivernale aux États-Unis entraînant un pic des besoins en chauffage dans les secteurs résidentiels et commerciaux.