Les Hauts-de-Seine perdent un fleuron historique de l’industrie

Une page de l’histoire industrielle de Villeneuve-la-Garenne est sur le point de se tourner. Le laboratoire pharmaceutique Seqens a annoncé début janvier « aux partenaires sociaux » que le site qui appartient à PCAS, filiale du groupe, allait être mis en faillite. « milieu d’année 2025 » cesser la production et l’activité sur la commune des Hauts-de-Seine.

Que vont devenir les salariés ?

Contrairement à début 2024, où 45 postes avaient été supprimés, aucun licenciement n’est prévu pour le moment. LE 86 collaborateurs sur site devrait bénéficier d’un « plan de sauvegarde de l’emploi » et être réaffecté sur d’autres sites du groupe et basés dans le Rhône.

La direction précise dans un communiqué envoyé à Actualités parisiennes que les futures discussions avec les syndicats permettront « d’identifier un ensemble de mesures d’accompagnement pour les salariés concernés, dans le respect du dialogue social et en tenant pleinement compte des situations de chacun.

Le secteur pharmaceutique touché par une grave crise

La disparition prochaine de l’usine est la conséquence de « plusieurs difficultés majeures » accumulés au cours des cinq dernières années. En 2020, PCAS a noué un partenariat avec une entreprise belge de biotechnologie. L’objectif était à l’époque de « construire un nouvel atelier dédié à la production d’une molécule utilisée pour une solution contraceptive de cinquième génération ».

Malgré 36 millions d’euros investisrien ne se passe comme prévu. À partir de 2023, “un litige commercial” est ouvert avec l’entreprise, qui a depuis été déclaré « en faillite ». L’atelier est déjà fermé. « D’autres productions historiques du site ont également vu leur chiffre d’affaires diminuer, sans aucune visibilité sur l’avenir », ajoute Seqens.

Une somme de désagréments qui interviennent dans un contexte de crises graves pour le secteur pharmaceutique. En octobre dernier, France Chimie expliquait que « 15 000 emplois étaient menacés » en raison d’une explosion des « charges indirectes et coûts énergétiques » en Europe par rapport à d’autres régions du monde, comme les États-Unis, la Chine ou le Moyen-Orient.

“Près d’un million d’euros de pertes par mois”

Preuve de ces difficultés, le chiffre d’affaires de l’entreprise a fortement chuté, passant de 42,2 millions d’euros en 2022 à 3,4 millions d’euros en 2025selon les dernières estimations. Et Seqens affirme perdre « près d’un million d’euros par mois ».

Aujourd’hui, les pertes financières sont très importantes, sans perspective de redressement. La charge actuelle de l’usine correspond à moins de 20 % de sa charge nominale, un niveau de production bien insuffisant pour couvrir ses coûts.

Malgré cette situation plus que précaire, le laboratoire pharmaceutique ne désespère pas de trouver un repreneur et assure que des discussions avec d’éventuels repreneurs ont été engagées « dès juin 2024 »».

Quel avenir pour le site ?

La mairie de Villeneuve-la-Garenne explique avoir pris connaissance de cette décision “en début de semaine auprès du cabinet du ministre chargé de l’Industrie”. « Nous sommes attristés. Ce site (occupé depuis 1893 par des sociétés pharmaceutiques) était un fleuron historique de l’industrie de la ville », indique-t-on à Actualités parisiennes.

Après le départ de Seqens et de sa filiale PCAS, l’espace qui est une OIM (opération d’intérêt métropolitain) fera l’objet d’intenses discussions entre la mairie, l’État et la région Île-de-France sur son avenir. Mais du côté de Villeneuve-la-Garenne, on espère ardemment qu’il reste un lieu « d’activité économique ».

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